Le pétrole ouvre en légère baisse à New York, peu affecté par l'Iran
Vers 13H15 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août cédait 33 cents à 51,87 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Cette baisse reste limitée, car les prix sont tombés jusqu'à 50,88 dollars le baril dans les échanges électroniques d'avant l'ouverture, à la suite de l'annonce d'un accord sur le nucléaire iranien entre Téhéran et les grandes puissances, réunies à Vienne, afin de régler un dossier qui empoisonne les relations internationales depuis douze ans.
A l'annonce de cette nouvelle, on a assisté à un fort déclin, le marché craignant qu'une levée des sanctions permettent à l'Iran d'inonder de pétrole un marché mondial déjà trop approvisionné, a souligné Matt Smith, de ClipperData.
Toutefois, on a ensuite réalisé que l'accord ne deviendrait pas une réalité avant décembre, a-t-il expliqué. Les sanctions devraient alors être levées, quand l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui dépend des Nations Unies, aura prouvé que l'Iran respecte ce qui a été décidé aujourd'hui.
Un haut responsable américain a d'ailleurs souligné que les sanctions pourraient être réintroduites en cas de violation de l'accord par l'Iran, une menace que s'est empressé de réitérer le président Barack Obama.
L'accord est certainement une mauvaise nouvelle à long terme pour le marché, car on va assister pendant les prochaines années au retour du pétrole, à une hausse de la production et des exportations... Mais cela ne se produira pas cette année, a noté M. Smith.Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zangeneh, avait à ce titre assuré en juin dernier, lors d'une réunion organisée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), que le pays pourrait produire un million de barils de plus par jour dans les six à sept mois qui suivraient la levée des sanctions.
Les observateurs du marché du pétrole ne sont pas aussi optimistes quant aux volumes de brut qui sortiront des puits du pays, car les installations pétrolières vieillissantes pourraient mettre un frein à un redémarrage rapide.
Charles Robertson, de Renaissance Capital, estime ainsi que la production iranienne va rebondir de 750.000 barils par jour pour atteindre 4,4 millions de barils par jour (mbj) en 2016.Combiné aux 19 millions de barils de pétrole stockés (en Iran), ceci devrait faire grimper les exportations iraniennes à 2,4 mbj en 2016, contre 1,6 mbj en 2014, a souligné l'analyste.
Pour le reste, on continue à garder un oeil sur la Grèce, après l'accord du week-end avec ses créanciers, on a pris connaissance d'un mauvais chiffre sur les ventes de détail aux Etats-Unis, de mauvaise augure pour la demande, et le Département de l'Energie a annoncé une nette baisse de la production de pétrole (de schiste) le mois prochain aux Etats-Unis, a énuméré M. Smith. Mais l'Iran est vraiment la principale nouvelle du jour.
(c) AFP