Le pétrole dégringole, lesté par l'accord sur le nucléaire iranien
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 56,43 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,04 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,05 dollar à 51,15 dollars.
L'Iran et les grandes puissances sont parvenus à finaliser mardi à Vienne un accord historique sur le nucléaire iranien, un dossier qui empoisonne les relations internationales depuis douze ans, a annoncé à l'AFP une source diplomatique proche des négociations.
Cette annonce intervient au terme de 21 mois de négociations et d'un round final de plus de 17 jours de négociations acharnées pour solder le dossier.
L'objectif de l'accord est de garantir que le programme nucléaire iranien ne peut avoir de débouchés militaires, en échange d'un assouplissement des sanctions internationales, y compris sur les exportations de pétrole du pays, qui étouffent l'économie iranienne.
Le marché s'attend à ce que la production de l'Iran augmente, ce qui va s'ajouter à la surabondance d'offre actuelle, expliquait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.Le ministre du Pétrole Bijan Namdar Zangeneh avait assuré en juin dernier lors d'une réunion organisée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) que le pays pourrait produire un million de barils de plus par jour dans les six à sept mois qui suivraient la levée des sanctions.
Les observateurs du marché du pétrole ne sont toutefois pas aussi optimistes sur les volumes de pétrole qui sortiront des puits du pays car les installations vieillissantes pourraient mettre un frein à tout redémarrage rapide.
Il est réaliste d'assumer une hausse de la production de pétrole à 500.000 barils par jour (bj) d'ici à mi-2016, et de 500.000 barils supplémentaires d'ici à la fin 2016, estimaient les analystes de Commerzbank.Charles Roberson de Renaissance Capital estimait pour sa part que la production iranienne allait rebondir de 750.000 bj pour atteindre 4,4 millions de barils par jour (mbj) en 2016.
Combiné aux 19 millions de barils de pétrole stockés (en Iran), ceci devrait faire grimper les exportations iraniennes à 2,4 mbj en 2016, contre 1,6 mbj en 2014, soulignait l'analyste.
Dans un marché où l'excédent de pétrole atteint entre 1,5 et 2 mbj, malgré une demande qui se reprend, toute augmentation de l'offre mondiale est accueillie négativement par les marchés, et ce même si la levée des sanctions ne sera pas immédiate, selon plusieurs analystes.
(c) AFP