Les cours du pétrole baissent encore, minés par le dollar fort et l'Iran
Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août cédait 46 cents à 51,74 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord lâchait 32 cents à 57,53 dollars.
Le dollar, monnaie d'échange sur le marché pétrolier, se renforçait face au yen mardi matin, à 123,54 yens contre contre 123,45 yens lundi soir à New York, et face à la monnaie unique européenne, à 0,910 euro contre 0,908 euro à New York.
Le dollar bénéficie de l'absence de rebond de l'euro après l'accord entre Athènes et la zone euro sur sa dette, les investisseurs restant prudents sur le règlement final de la question. La monnaie unique pâtit également de l'hypothèse d'une hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed) qui creuserait l'écart entre les politiques monétaires européennes et américaines.
L'accord préliminaire sur un nouveau plan d'aide à la Grèce a réduit le risque d'une sortie imminente de la Grèce de la zone euro mais des obstacles significatifs demeurent avant un accord finale, relevaient les analystes de Capital Economics.
La Fed souhaite de son côté normaliser sa politique en relevant des taux d'intérêt directeurs laissés au plus bas depuis la fin 2008, ce qui aurait pour conséquence de rendre le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif.
Côté offre, les courtiers s'inquiètent d'un afflux de pétrole iranien sur un marché déjà pénalisé par une production et des stocks abondants.
Après 17 jours d'intenses tractations à Vienne, les chefs de la diplomatie du groupe P5+1 (Etats-Unis, Allemagne, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) de l'Iran et de l'Union européenne semblaient enfin proches d'un accord avec Téhéran.
Si des points de désaccord subsistaient lundi soir, tous les acteurs assurent que l'accord est quasi bouclé - à 98% selon un diplomate.
Les ministres du P5+1 devraient tenir une rencontre, potentiellement finale, mardi matin avant l'éventuelle annonce officielle d'un accord plaçant le programme nucléaire iranien sous surveillance internationale en échange d'une levée des sanctions frappant la République islamique depuis plus d'une décennie.
L'Iran pourrait ainsi doubler ses exportations de brut et ajouter aux difficultés d'un marché qui produit plus qu'il n'écoule.
L'Opep, qui avait maintenu en l'état début juin son plafond théorique de production, a encore ajouté au marasme cette semaine.
Le cartel emmené par l'Arabie saoudite a révisé en hausse sa prévision de demande mondiale pour 2015 et annoncé une accélération l'an prochain, mais a aussi prévenu que cette avancée s'accompagnerait d'une progression de la production et ne changerait donc pas la situation de surabondance avant 2016.
Lundi, le cours du baril de light sweet crude avait perdu 54 cents à 52,20 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent avait cédé 88 cents à 57,85 dollars.
(c) AFP