Le pétrole monte, aidé par la Chine et l'Iran
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 59,08 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 47 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 36 cents à 53,14 dollars.
Les cours du pétrole continuaient leur progression ce vendredi après avoir entamé un rebond la veille alors que les Bourses chinoises se reprenaient, selon Jonathan Sudaria, analyste chez London Capital Group.
Nous percevons clairement un regain d'optimisme des investisseurs étrangers sur les efforts engagés par la Chine pour endiguer la chute des cours à Shanghai et Shenzen, relevait Bernard Aw chez IG Markets à Singapour.
Il faut quand même rester très prudent et regarder l'évolution des marchés chinois au cours des prochaines séances avant de crier victoire. Nous avons vu dans le passé que les actions chinoises pouvaient récupérer le temps d'une séance avant de repartir dans une spirale baissière le jour suivant, tempérait-il.
De plus, si la crise en Chine a eu un effet baissier sur les cours de l'or noir, la dégringolade des Bourses chinoises n'est pas la seule responsable de la chute du pétrole, précisait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.La matière première fait face depuis quelques semaines à d'autres vents contraires, notamment venant des États-Unis.
On a vu le nombre de puits de forage augmenter aux États-Unis, les stocks américains de brut grimper. Les producteurs américains semblent réussir à continuer produire (dans l'environnement de prix actuel), et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) produit a son plus haut niveau depuis 2012, soulignait M. Hansen.
Du côté de l'offre, la poursuite des négociations sur le programme nucléaire iranien et les incertitudes sur l'imminence d'un accord offraient toutefois un peu de répit aux marchés de l'or noir.L'Iran et les grandes puissances du P5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) sont réunis depuis deux semaines dans la capitale autrichienne pour tenter de conclure un accord dans ce dossier qui empoisonne les relations internationales depuis plus de douze ans.
Les pourparlers, engagés il y a près de deux ans et initialement censés aboutir pour la date butoir du 30 juin à Vienne, ont été déjà prolongés à deux reprises en raison de la persistance de désaccords fondamentaux, le dernier délai en date s'achevant vendredi soir.
Dans tous les cas une importante date butoir a été ratée ce vendredi, alors que le président américain Barack Obama était censé soumettre un accord sur le nucléaire iranien au Congrès américain, expliquaient les analystes de Commerzbank.
Même si un accord était conclu les sanctions ne seraient pas levées avant le quatrième trimestre au plus tôt, estimaient-ils.
Une levée des sanctions, même si elle ne sera pas immédiate, devrait se traduire par un afflux d'or noir iranien sur les marchés, ce qui pourrait retarder toute reprise ferme des cours en 2015-2016, selon plusieurs analystes.
(c) AFP