Le pétrole recule dans un marché inquiet sur l'offre
Vers 10H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 62,90 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 69 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 90 cents à 58,57 dollars.
Les cours reculaient avant la parution des statistiques du Département américain de l'Énergie (DoE) ce mercredi, malgré une nouvelle baisse attendue des stocks américains de brut. Un déclin est généralement de bon augure car il signale la bonne santé de la demande américaine. Les États-Unis sont le plus gros consommateur de pétrole au monde.
Les experts interrogés par l'agence Bloomberg s'attendaient, selon des prévisions médianes, à une baisse des stocks de brut de 2,5 millions de barils pour la semaine achevée le 26 juin.
La baisse récente des stocks de brut a été interprétée comme une indication que la stratégie de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de décourager la production de pétrole de schiste américain a un impact, notaient les analystes du courtier PVM.
Mais le déclin des réserves à plus à voir avec une augmentation des cadences des raffineries aux États-Unis qu'une baisse de la production. La diminution des stocks de brut a été plus que compensée par une hausse des stocks de produits pétroliers depuis la fin du mois d'avril, soulignaient-ils. D'ailleurs les investisseurs s'attacheront d'avantage à décortiquer les statistiques sur les réserves américaines de produits pétroliers.
Toujours selon le panel de Bloomberg, les réserves d'essence auraient diminué de 250.000 barils la semaine dernière, tandis que les stocks de produits distillés (diesel, fioul de chauffage, kérosène etc.) auraient augmenté de 1,5 million de barils.
Les marchés surveillaient également la progression des négociations entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire du pays qui ont été prolongées.La communauté internationale veut s'assurer que le programme nucléaire iranien est à vocation strictement civile et que Téhéran ne cherche pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étranglent son économie.
Une levée des sanctions pourrait se traduire par un doublement des exportations iraniennes, une perspective baissière pour les investisseurs alors que l'offre mondiale demeure surabondante.
Pour les analystes de Petromatrix, un accord est en passe d'être conclu et pourrait même être livré avant la nouvelle date butoir officielle du 7 juillet.
Cela va prendre quelques mois avant que l'Iran n'exporte à pleine capacité. Nous nous attendons à ce que l'Arabie saoudite utilise ce temps pour maximiser ses exportations, soulignaient-ils.
Le production de l'Opep n'a cessé d'augmenter ces derniers mois et dépasse les objectifs officiels du cartel. Cette hausse vient de l'Arabie saoudite et de l'Irak, ces deux pays cherchent à grappiller le moindre dollar de revenu pétrolier avant le retour de l'Iran, s'accordait à dire les analystes de PVM.
(c) AFP