Le brut monte, aidé par la baisse du dollar et l'instabilité au Yémen
Vers 10h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s'échangeait à 116,32 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 1,64 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 1,75 dollar à 102,34 dollars.
Les cours du baril évoluaient en hausse sensible mardi, après les échanges limité et largement atones de la veille marqués par un jour férié au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
"Le Brent s'assure des gains confortables grâce à un dollar affaibli. L'Allemagne s'est dite prête à apporter davantage d'argent pour aider la Grèce" et ce regain d'optimisme sur la gestion de la crise grecque "revigore l'euro et pèse sur le billet vert", expliquait Bjarne Schieldrop, de la banque SEB.
Ce repli du billet vert contribuait à rendre plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
Par ailleurs, "la persistance de troubles au Moyen-Orient soutient le marché du pétrole, avec le Yémen au bord d'une guerre civile entre les forces loyales au président Ali Abdallah Saleh et les chefs tribaux", relevaient les analystes de JBC Energy, notant que "la proximité du pays avec l'Arabie saoudite", premier exportateur mondial de brut, expliquait l'attention des acteurs de marché.
Les violences dans le pays se sont exacerbées ces derniers jours: plus de 50 personnes ont été tuées par les forces gouvernementales depuis dimanche à Taëz, grande ville du sud-ouest du Yémen où un sit-in a été réprimé dans le sang.
Sur le front de l'offre, "les prix étaient aussi soutenus par la fermeture de l'oléoduc TransCanada, qui transporte 591'000 barils par jour depuis (l'Etat canadien de) l'Alberta jusqu'à Cushing", le principal terminal pétrolier des Etats-Unis (situé au sud du pays), ajoutait JBC Energy.
Cette interruption, décidée lundi après la découverte d'une fuite, pourrait favoriser une baisse des stocks de brut entreposés à Cushing, actuellement à des niveaux historiquement élevés.
Les investisseurs devraient par ailleurs guetter lundi plusieurs indicateurs américains, l'activité industrielle dans la région de Chicago et l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board pour mai, avant le très attendu rapport officiel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, publié vendredi.
"L'indice de confiance du Conference Board devrait avoir un net impact sur le marché du pétrole", alors que restent vives les inquiétudes des opérateurs sur la solidité de la consommation énergétique américaine face à des niveaux de prix élevés, commentait M. Schieldrop.