Le pétrole baisse dans un marché prudent face à la Grèce et l'Iran
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 61,72 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,54 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,31 dollar à 58,32 dollars.
Les cours du pétrole se trouvaient sous la double pression de la crise grecque, qui sape l'appétit pour les actifs jugés risqués, et des négociations sur le nucléaire iranien qui doivent s'achever mardi.
L'escalade dans la crise grecque a généré une aversion pour le risque qui pèse sur les actifs risqués, comme le pétrole et les actions, expliquaient les analystes de Commerzbank.
De plus, le renchérissement du dollar contre ses principales contreparties lestait également les prix du pétrole ce lundi.
La hausse du billet vert rend en effet moins attractifs les achats de pétrole, libellés en dollar, car plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.Mais pour Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank, l'Iran occupait pour le moment bien plus les esprits des investisseurs que la Grèce car un accord est proche.
Les marchés surveillaient de près les négociations entre l'Iran et les grandes puissances à Vienne qui pourraient se prolonger au-delà de la date officielle de fin des négociations fixée au 30 juin en raison de l'importance de l'enjeu, selon les grandes puissances.
Un accord doit garantir que le programme nucléaire iranien sera uniquement civil, en échange d'une levée des sanctions internationales.Un accord pourrait libérer près de 1 million de barils par jour (mb/j) sur les marchés, notait M. Hansen qui estimait que cela pourrait avoir un impact majeur sur le marché et faire baisser les cours du WTI, la référence du brut américaine, à 55 dollars le baril.
De leur côté, les analystes de JBC Energy considéraient qu'un accord entre l'Iran et les grandes puissances avait déjà été pris en compte par les marchés, et donc que leur réaction à la décision pourrait ne pas être aussi directe que cela.
A moyen terme, nous pensons que les attentes d'une augmentation de l'offre pourraient être déçues, nous comptons sur une hausse de 300.000 barils par jour (b/j) d'ici à 2016, contre les 500.000 à 800.000 b/j estimés par le marché, précisaient les experts de JBC Energy.
Dans ce contexte, une levée des sanctions pourrait même être haussière pour les prix en 2016, soulignaient-ils.
(c) AFP