Le pétrole baisse, lesté par la production américaine et l'Iran
Vers 16H20 GMT (18H20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 63,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 39 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 50 cents à 59,77 dollars.
Les prix du pétrole n'ont pas réussi à profiter de la baisse plus forte que prévu des stocks américains de brut mercredi, et perdaient du terrain ce jeudi.
Le Département américain de l'Énergie (DoE) a fait état mercredi d'une baisse des réserves de brut de 4,9 millions de barils la semaine dernière, alors que les analystes interrogés par Bloomberg News n'attendaient qu'un déclin de deux millions.
Mais la hausse de la production américaine de 15.000 barils la semaine dernière, très surveillée par les opérateurs de marché, lestait les cours.
Il faudra une plus forte baisse des réserves pour convaincre les investisseurs que les prix du pétrole doivent s'échanger aux alentours des 70 dollars le baril, constatait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.Même si de nombreux analystes estiment que la production américaine devrait ralentir, en réponse à la chute des cours entamée il y un an, cela ne devrait pas entraîner une hausse importante des prix.
Une augmentation des prix du pétrole pourrait encourager les producteurs de pétrole de schiste américains à produire plus, expliquait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Par ailleurs, les négociations entre l'Iran et les grandes puissance sur le programme nucléaire du pays pesaient également sur le moral des investisseurs.Le groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, le Royaume-Uni, Russie et Allemagne) tente d'achever ces jours-ci 20 mois de discussions intensives avec la République islamique pour un accord garantissant qu'elle ne se dotera pas de l'arme nucléaire en échange d'une levée des sanctions internationales.
Si les sanctions internationales contre l'Iran étaient levées, le pays pourrait produire un million de barils de pétrole par jour supplémentaires dans les six mois qui suivent, selon Téhéran.
D'après les analystes de Natixis, avec un retour de l'Iran sur les marchés le surplus d'or noir mondial pourrait atteindre 2,2 millions de barils par jour au dernier trimestre 2015.
Selon M. Hansen, les marchés pourraient ne pas avoir déjà intégré cette éventualité et les prix pourraient se trouver sous pression.
(c) AFP