Le pétrole continue de baisser à cause de craintes sur l'offre
Vers 16H10 GMT (18H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 62,40 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,47 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 33 cents à 59,63 dollars.
Les cours du pétrole restaient sous la pression de la surabondance d'offre ce lundi, et les marchés regardaient avec inquiétude du côté du Moyen-Orient où l'offre continue d'augmenter.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a mentionné dans un rapport publié la semaine dernière que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) produisait actuellement plus d'un million de barils par jour (mbj) de pétrole dont les marchés n'auront pas besoin lors de la deuxième moitié de l'année.
L'agence spécialisée Platts, qui évalue quotidiennement les prix de différentes catégories de brut et de produits pétroliers sur les marchés physiques, a d'ailleurs estimé ce lundi que la production de l'Opep avait atteint 31,11 mbj en mai, en hausse de 180.000 barils par jour par rapport au mois d'avril, soit un record depuis octobre 2012.
L'Opep a laissé son plafond de production inchangé à 30 mbj lors de sa réunion de juin, mais a régulièrement dépassé son objectif ces derniers mois.De plus, l'Arabie saoudite (chef de file de l'Opep, NDLR), a annoncé son intention d'augmenter plus encore sa production si la demande devait s'améliorer, notaient les analystes de Commerzbank.
Par ailleurs, les baisses plus importantes que prévu des stocks de brut américains ces dernières semaines, qui ont apporté un peu de soutien aux cours de l'or noir, ont été en partie liées à un ralentissement des importations de brut canadien par les États-Unis, selon les experts de Morgan Stanley.
L'offre canadienne a en effet été affectée par des feux de forêts et des opérations de maintenance, selon Morgan Stanley.Si la baisse des stocks américains devrait se poursuivre, nous nous attendons à une augmentation de la production canadienne et des importations américaines dans les prochaines semaines, estimaient les experts.
Le marché scrutait également les négociations entre Téhéran et les pays du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et l'Allemagne), actuellement réunis à Vienne pour tenter de faire progresser les négociations sur le nucléaire iranien qui doivent se terminer le 30 juin.
Si ces négociations aboutissent et que les sanctions internationales contre l'Iran étaient levées, le pays pourrait produire un million de barils de pétrole par jour supplémentaires dans les six à sept mois qui suivent, selon le ministre du Pétrole iranien, Bijan Namdar Zanganeh.
A mesure que la fin des négociations approche, les investisseurs pourraient devenir plus nerveux, notaient plusieurs analystes, augmentant ainsi la volatilité des prix sur les marchés.
(c) AFP