Le marché du pétrole semble perdre espoir dans la réduction de l'offre
Vers 13H15 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet perdait 1,19 dollar à 58,77 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), poursuivant son mouvement de baisse enclenché jeudi.
Ces derniers temps, le marché s'était focalisé sur la perspective d'un déclin de la production aux Etats-Unis, ce qui lui avait permis de progresser, mais l'annonce que les Etats-Unis ont produit plus de pétrole que jamais en juin a provoqué un retournement de tendance qui se prolongeait lundi, a expliqué Michael Loewen, chez TD Securities.
Hors Etats-Unis, soulignaient les analystes de Commerzbank, le rapport de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) paru la semaine dernière a fait remarquer que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) produit un million de barils par jour de plus que ce qui sera nécessaire au deuxième semestre.
En outre l'Arabie saoudite a annoncé qu'elle prévoyait d'augmenter sa production si la demande augmente, ajoutaient-ils.
Par ailleurs, les baisses plus importantes des stocks de brut américains ces dernières semaines, qui ont apporté un peu de soutien aux cours de l'or noir, s'expliquent partiellement par le ralentissement des importations de brut canadien par les États-Unis, selon les experts de Morgan Stanley.
L'offre canadienne a en effet été affectée par des feux de forêts et des opérations de maintenance, selon Morgan Stanley.Si la baisse des stocks américain devrait se poursuivre, nous nous attendons à une augmentation de la production canadienne et des importations américaines dans les prochaines semaines, estimaient les experts.
Selon M. Loewen, un rebond des importations (aux Etats-Unis) est possible dès cette semaine, ce qui pourrait provoquer une nouvelle augmentation des stocks aux implications baissières pour le cours du WTI.
Le marché scrutait également les négociations entre Téhéran et les pays du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et l'Allemagne), actuellement réunis à Vienne pour tenter de faire progresser les négociations sur le nucléaire iranien qui doivent se terminer le 30 juin.Si ces négociations aboutissent et que les sanctions internationales contre l'Iran étaient levées, le pays pourrait produire un million de barils de pétrole par jour supplémentaires dans les six à sept mois qui suivent, selon le ministre du Pétrole iranien, Bijan Namdar Zanganeh.
Enfin, chez Clipper Data, Matt Smith notait que le cours du brut ne pouvait trouver aucun soutien dans le rapport euro/dollar, défavorable aux acheteurs munis de billets verts qui est la monnaie d'échange du pétrole.
La faiblesse de l'euro revient, reflétant l'état des négociations entre la Grèce et ses créanciers européens (...) cela laisse les prix du brut repartir à la baisse, notait-il.
(c) AFP