Les cours du pétrole reculent en Asie à cause de la Grèce et de l'Iran
Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet perdait 20 cents, à 59,76 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance reculait de 37 cents, à 63,50 dollars.
Le marché observe avec attention la crise de la dette grecque et les négociations en cours entre l'Iran et les six puissances, notait Sanjeev Gupta, responsable des hydrocarbures pour l'Asie-Pacifique au cabinet de conseil EY.
Les consultations se sont conclues au bout de 45 minutes seulement, sans l'ombre d'un accord, en raison de divergences importantes qui subsistent entre les deux parties.
La Grèce doit rembourser le 30 juin 1,6 milliard d'euros de prêts du FMI, et risque fort de ne pouvoir honorer cette échéance sans le versement de 7,2 milliards d'euros, suspendu depuis l'été dernier et lié à un accord avec les créanciers sur une série de réformes.
Les Européens se refusent à envisager un allègement de la dette grecque, réclamé par Athènes, et se concentrent uniquement dans l'immédiat sur les réformes censées ramener le pays sur les rails.
Les rencontres reprendront jeudi dans le cadre de l'Eurogroupe, le cénacle des ministres des Finances de la zone euro, en présence de la directrice générale du FMI, Christine Lagarde.
Conséquence de cet échec: un regain d'appétit des investisseurs pour le dollar au détriment de l'euro, ce qui entraîne mécaniquement un renchérissement du billet vert. Or un dollar cher rend moins attractifs les achats d'or noir libellés dans cette monnaie.
Le marché scrute également les négociations entre Téhéran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et l'Allemagne), actuellement réunis à Vienne pour tenter de faire progresser les négociations sur le nucléaire iranien.
L'objectif est d'aboutir d'ici au 30 juin à un accord final sur le programme nucléaire de Téhéran, qui doit garantir le caractère strictement pacifique de ce programme, en échange d'une levée complète des sanctions internationales pesant sur l'Iran.
Si ces négociations aboutissent et que les sanctions internationales contre l'Iran étaient levées, le pays pourrait produire un million de barils de pétrole par jour supplémentaires dans les six à sept mois qui suivent.
Un afflux de brut qui contribuerait à gonfler davantage la production mondiale déjà excédentaire.
Vendredi, le prix du baril de light sweet crude était repassé en fin de séance sous le seuil des 60 dollars, 59,96 dollars, perdant 81 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent avait fini à 63,87 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,24 dollar.
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(c) AFP