Le pétrole baisse, lesté par l'AIE et le dollar
Vers 16H05 GMT (18H05 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 64,79 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 91 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 93 cents à 60,50 dollars.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a relevé jeudi sa prévision de la demande mondiale de pétrole en 2015 mais aussi celle de la production des pays hors Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de l'Opep.
La consommation de pétrole dans le monde devrait croître de 1,4 million de barils par jour (mbj) en 2015 - contre 1,1 mbj estimés le mois dernier - à 94 mbj, portée par la reprise économique mondiale, la baisse des prix du pétrole et un hiver plus froid que l'an dernier, prévoit l'agence, dans son rapport mensuel de juin sur le pétrole.
De premier abord haussier car positif pour la demande, le rapport de l'AIE a rapidement pesé sur le moral du marché car les données sur l'offre restent moroses, indiquait Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
La croissance de la demande augmente mais l'offre Opep et non Opep également. À ces niveaux actuels, l'Opep va produire plus d'un million de barils par jour de plus que nécessaire dans la deuxième moitié de l'année, expliquait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.Le cartel, dont la production élevée a contribué à faire chuter les prix de moitié au second semestre 2014, a maintenu au début du mois son objectif officiel à 30 mbj à l'issue de sa réunion semestrielle à Vienne vendredi dernier, mais a dépassé son plafond ces derniers mois et produit actuellement autour des 31 mbj.
Une hausse plus marquée des cours semble pour le moment compromise, même si la demande, stimulée par la baisse des cours depuis un an, s'annonce meilleure car la surabondance d'offre persiste.
Les prix du pétrole souffraient également de prises de bénéfices après le rebond entamé en début de semaine, soulignait M. Hansen.Les cours du Brent ont gagné près de 4% depuis vendredi dernier - lorsque la décision de l'Opep de ne pas changer son plafond avait pesé sur les cours - aidés notamment par les statistiques sur les stocks américains de brut parus mercredi.
Par ailleurs, un léger renchérissement du dollar face à ses majeures contreparties a également lesté les prix des matières premières ce jeudi. Un dollar fort rend moins attrayants les achats de pétrole libellés dans la monnaie américaine, car plus onéreux, pour les investisseurs munis d'autres devises.
(c) AFP