Le pétrole baisse, lesté par l'Iran et la Chine
Vers 16H20 GMT (18H20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 62,58 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 73 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,03 dollar à 58,10 dollars.
Après la réunion de l'Opep, les investisseurs vont chercher un nouveau catalyseur pour donner une direction aux prix du pétrole, notaient les analystes de Morgan Stanley.
L'Opep a maintenu vendredi le statu quo, poursuivant ainsi sa stratégie de protection de ses parts de marché, après avoir compté pour beaucoup dans la chute des cours en maintenant déjà à l'automne dernier son plafond de production à 30 millions de baril par jour (mbj).
Les investisseurs étaient ainsi attentifs aux négociations entre l'Iran et les grandes puissances sur un accord final sur le nucléaire iranien qui doit être conclu d'ici fin juin.
Le groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) négocie depuis l'automne 2013 avec l'Iran pour trouver un moyen de contrôler les ambitions nucléaires de Téhéran en échange d'une levée des sanctions internationales.Si les sanctions internationales contre l'Iran étaient levées, le pays pourrait produire un million de barils de pétrole par jour supplémentaires dans les six à sept mois qui suivent, a précisé le ministre iranien du Pétrole, lors du séminaire de l'Opep la semaine dernière.
Cette perspective pourrait peser sur les cours dans un marché qui souffre depuis des mois de la surabondance d'offre mondiale.
Par ailleurs des inquiétudes sur la demande chinoise, le deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde, lestaient les cours lundi.Les prix du pétrole ont perdu du terrain malgré un affaiblissement du dollar à cause des données chinoises moroses publiées ce lundi, notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Les douanes chinoises ont fait état de fortes baisses en volume des importations de pétrole brut en mai (-10,9% sur un an), à 5,5 mbj, un plus depuis février 2014.
La demande de pétrole venant de Chine, qui a soutenu la demande ces derniers mois, devrait croître moins rapidement dans les prochaines années. C'est une conséquence de l'essoufflement graduel de l'économie du pays, estimaient les analystes d'ABN Amro.
Les fondamentaux n'ont pas vraiment changé depuis janvier (lorsque les cours avaient atteint un minimum en 6 ans, NDLR). L'offre est abondante et devrait le rester dans un futur proche, ajoutait-on chez ABN Amro.
(c) AFP