Pour le Kurdistan irakien, Bagdad ne respecte pas l'accord sur le pétrole
En vertu de cet accord, qui aurait dû prendre effet en début d'année, le Kurdistan doit mettre à disposition du gouvernement fédéral 250.000 barils par jour, tandis que 300.000 barils par jour doivent être transférés de la province contestée de Kirkouk.
Ce pétrole doit être transporté par le réseau d'oléoducs kurdes, mais sous le contrôle de la compagnie pétrolière fédérale.
En contrepartie, Bagdad doit débloquer la part dévolue au gouvernement régional kurde dans le budget national, gelée depuis plus d'un an en raison du différend pétrolier qui empoisonne les relations entre Bagdad et Erbil.
Selon Nechirvan Barzani, chef du gouvernement du Kurdistan irakien, la région autonome devait recevoir 1.200 milliards de dinars (environ 1 milliard de dollars) de Bagdad chaque mois, en contrepartie de ces 550.000 barils par jour remis à Bagdad, chargé de les exporter.
D'après M. Barzani, l'accord de décembre n'a pas de sens actuellement. Bagdad n'a pas d'argent à donner... On a passé un accord avec un Etat qui est fauché, a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse à Erbil.Qoubad Talabani, adjoint de M. Barzani, a indiqué que le gouvernement irakien entendait envoyer une partie du budget de janvier mais que cette somme ne répond pas aux attentes de la région autonome.
M. Barzani s'exprimait quelques heures après avoir mené une délégation kurde à Bagdad pour s'entretenir avec le Premier ministre, Haider al-Abadi. Nous avons invité M. Abadi à venir au Kurdistan et il a promis de venir, a-t-il indiqué.
Le bureau du Premier ministre irakien a précisé, dans un communiqué, que les discussions de lundi ont porté sur des questions en cours entre Bagdad et le Kurdistan et sur la façon de les résoudre dans le cadre de la Constitution.
L'Irak fait actuellement face à de nombreux défis, dont la chute des prix du pétrole et son impact sur le budget (fédéral), a souligné le Premier ministre dans ce communiqué.
Le pétrole brut a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis juin.
L'Irak, engagé dans une guerre coûteuse contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), qui occupent une bonne part du pays depuis l'an dernier, dépend presque entièrement des revenus de son or noir.
Le Kurdistan irakien, région riche en pétrole, a, lui, besoin de liquidités pour payer ses fonctionnaires et financer sa lutte contre l'EI dans le nord du pays.