Le pétrole se replie, plombé par la surabondance d'offre
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 64,53 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,74 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,83 dollar à 57,60 dollars.
Le marché renoue avec la réalité à la faveur des dernières statistiques sur les exportations de l'Arabie saoudite qui font figure de piqûre de rappel pour les investisseurs. Le surplus d'offre en provenance du Moyen-Orient n'est en aucune façon en train de se résorber, expliquait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Ryad a exporté 7,9 millions de barils par jour en mars, selon les chiffres de la Joint Organization Data Initiative (Jodi), une base de données lancée dans les années 1990 par plusieurs organismes, dont l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Chef de file de l'Opep, qui va se réunir à nouveau au début du mois de juin, l'Arabie saoudite est le plus gros exportateur mondial de pétrole.
Nous savons que les membres de l'Opep ne tiennent aucunement compte de leur quota de 30 millions de barils par jour et pompent autant de pétrole qu'ils le peuvent, commentaient les analystes de PVM.Pour plusieurs analystes, cette hausse des exportations peut être vue comme un signe de la volonté du cartel de protéger ses parts de marché face à l'augmentation de l'offre hors-Opep, notamment de la production américaine.
Le gain d'environ 20 dollars observé depuis janvier dernier sur le prix du baril n'était qu'un ajustement nécessaire et le résultat de prises de bénéfices des investisseurs mais ce n'était pas, en revanche, le signe d'un rééquilibrage des fondamentaux du marché, expliquait M. Dembik.
Par ailleurs, un renchérissement du dollar depuis lundi a pesé sur les cours du pétrole, en rendant les matières premières libellées dans cette monnaie moins attractives pour les investisseurs munis d'autres devises.Les opérateurs de marché attendaient la publication ce mardi des estimations de l'association professionnelle américaine API, à la recherche d'indices sur les niveaux des stocks de brut américains avant la sortie des statistiques officielles du Département américain de l'Énergie (DoE) mercredi.
Il faut rester prudent, car les stocks de brut pourraient continuer de grimper ce trimestre, notait Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis.
(c) AFP