Le pétrole grimpe, aidé par les espoirs d'un resserrement de l'offre
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 61,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,89 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Les cours du Brent sont repassés au dessus de la barre des 60 dollars le baril vers 08H30 GMT, pour la première fois depuis fin décembre 2014.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars gagnait 1,49 dollar, à 52,70 dollars.
Le marché du pétrole est soutenu par le resserrement de l'offre perçu et actuel, notaient les analystes de PVM.
Les géants pétroliers, comme Total, BP et Royal Dutch Shell, ont annoncé tour à tour des diminutions de leurs budgets d'investissement et d'exploration. Total a d'ailleurs fait état jeudi de coupes drastiques de ses coûts d'investissements et une baisse de 30% de son budget d'exploration.Pour les opérateurs pariant sur une remontée des prix de l'or noir, la baisse des investissements des producteurs pourrait être synonyme d'un nouveau déficit d'offre sur le marché.
Une vue confortée par les propos de Ben van Beurden, directeur de Shell, pour qui le niveau actuel des prix devrait mettre en péril le développement de futurs projets et ne permettra pas à l'offre de suivre le rythme de la demande.
Si les bonnes prévisions pour les perspectives économiques (mondiales) deviennent une réalité, le marché pourrait se resserrer et cela pourrait se traduire par des prix du pétrole plus élevés, a souligné le directeur de la major lors de la semaine internationale du pétrole, à Londres.
Les opérateurs de marché attendaient également vendredi le décompte des plateformes de forage en activité hebdomadaire du spécialiste du forage américain Baker Hughes.
Nous continuons de penser que le nombre de puits de forage va poursuivre sa baisse aux États-Unis, notaient les analystes de Capital Economics.
Les analystes s'attendaient également à ce que de nouvelles réductions budgétaires soient annoncées chez les gros producteurs dans les prochains mois, alors qu'un nombre croissant de puits de forage arrivent à la fin de leur cycle de production.
Cela devrait éventuellement se traduire par une baisse de la production de pétrole de schiste aux États-Unis, ajoutait-on chez Capital Economics.
De façon plus ponctuelle, des perturbations inattendues du côté de l'offre aidaient également les cours.
Les exportations de pétrole irakiennes ont baissé de 400.000 barils par jour en janvier, atteignant 2,5 millions de barils par jour (mbj), ont souligné les analystes de PVM. Et une mauvaise météo a retardé les chargements de brut en Irak et au Koweït en février, toujours selon les analystes.
Mais pour Commerzbank, la force des prix du pétrole est déroutante, tant la surabondance d'offre est considérable, comme le reflète la hausse rapide des stocks de brut américains.
Les réserves américaines de brut ont atteint la semaine dernière un nouveau plus haut depuis 1982, date des premières publications hebdomadaires du département américain de l'Énergie, et depuis novembre 1930 sur la base des données mensuelles qui précédaient, lorsqu'ils avaient atteint 517,021 millions.
Le rebond des prix du Brent ces deux dernières semaines confortent nos estimations sur un baril à 70 dollars à moyen terme (...) mais nous ne pensons pas que les prix vont remonter en flèche à 100 dollars le baril, tempéraient les analystes de Capital Economics.