Le pétrole baisse à New York, en attendant de meilleures nouvelles
Vers 13H15 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin cédait 18 cents à 60,32 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Les cours gardaient ainsi l'orientation prise mercredi en fin de séance, quand les investisseurs avaient semblé blasés devant l'annonce d'un reflux des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis, pourtant le deuxième en deux semaines, et qui plus est nettement plus important qu'attendu (-2,2 millions de barils au lieu de -250.000 attendus).
En effet plusieurs analystes soulignaient que ce chiffre ne suffisait à faire oublier ni la surabondance de l'offre, qui reste alimentée par une production très importante tant aux Etats-Unis que dans les pays de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), ni la mollesse de la demande.
Avec plus de 475 millions de barils ici aux Etats-Unis (ndlr: 484,8 millions de barils selon le relevé du ministère de l'Energie) ainsi que des niveaux de production restant au-dessus de 9,3 millions de barils par jour, et en l'absence de signe de changement sur le front international, le marché commence à caler, a commenté Gene McGillian, chez Tradition Energy.
Si nous ne voyons pas la demande se redresser ou des signes que le niveau de production commence vraiment à baisser, alors le marché va fléchir, a-t-il ajouté.
Pour Tim Evans, chez Citi, le fait que le marché n'ait pas réussi à finir la journée de mercredi en hausse malgré l'annonce d'un reflux des stocks remet en cause l'idée que le marché se dirige encore vers la hausse.Depuis la mi-mars les cours du WTI ont progressé de quelque 40%, alors qu'ils avaient perdu plus de la moitié de leur valeur entre juin 2014 et le début de l'année.
M. McGillian a jugé particulièrement inquiétant de découvrir une nouvelle hausse de la production américaine dans le rapport publié mercredi par le ministère américain de l'Energie (DoE).
Mercredi soir, Bob Yawger, chez Mizuho Securities USA, s'était pour sa part intéressé au ralentissement de cadence des raffineries pour y voir le signe d'une demande qui ne redémarre pas.Du coup le nouvel accès de faiblesse du dollar, tombé en matinée à un plus bas en trois mois, ne suffisait pas jeudi à garder les cours dans le vert à New York, alors qu'il bénéficie pourtant aux acheteurs de brut munis d'autres devises.
(c) AFP