Le pétrole rebondit à l'ouverture à New York, bénéficiant d'un repli du dollar
Vers 13H15 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin gagnait 39 cents à 59,64 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
En dépit de diverses informations plutôt de nature à faire baisser les cours, les investisseurs jouent la sécurité en achetant des actifs tangibles face à la baisse des marchés obligataires et boursiers, et se réfugient dans les matières premières et de l'or, a souligné John Kilduff, chez Again Capital.
Le rendement des bons du Trésor américain à 30 ans est installé depuis lundi au dessus de 3%, pour la première fois depuis décembre.
En outre le dollar perdait du terrain face à l'euro mardi, ce qui favorise les acheteurs munis d'autres devises puisque les échanges de pétrole brut sont libellés en billets verts.
Matt Smith, chez Schneider Electric, mentionnait aussi parmi les facteurs de hausse un rapport publié lundi soir par le ministère de l'Energie (DoE) annonçant un repli en juin de 86.000 barils par jour au total de la production de pétrole dans sept grands bassins schisteux des Etats-Unis.
Cette prévision semble mal s'accorder avec le ralentissement du rythme de fermeture des puits de forage révélé vendredi par la société de services pétroliers Baker Hughes. Certaines régions, comme le riche bassin de schiste de Bakken (nord des États-Unis), ont même vu le nombre de puits en activité augmenter pour la première fois de l'année la semaine dernière.Pour les analystes de Commerzbank, le niveau actuel des cours du brut, qui ont repris quelque 40% depuis la mi-mars, est surtout poussé par des positions spéculatives, ce qui donne un potentiel de correction considérable qui pourrait déboucher sur une forte baisse des prix.
D'ailleurs certaines informations sorties mardi semblaient plutôt de nature à faire baisser les cours.
Par exemple la mise en garde lancée lundi par l'ex-ministre qatari du pétrole Abdallah al-Attiyah a contre une réduction unilatérale de la production pétrolière de l'Opep.Les 12 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole avaient décidé en novembre de maintenir leurs niveaux de production en dépit de la dégringolade des cours. Et l'Arabie saoudite, chef de file d'un cartel qui produit 30% de l'or noir mondial, avait même baissé ses prix afin de conserver voire tenter d'accroître ses parts de marché.
En outre l'Opep devait publier un rapport mensuel sur sa production d'avril, qui selon les analystes de Bloomberg pourrait dépasser l'objectif annoncé de 29,5 millions de baril par jour.
Enfin une trêve devait débuter mardi soir au Yémen, où l'Arabie saoudite a pris la tête d'une coalition arabe contre une rébellion que l'Iran est accusé de soutenir, ce qui pourrait calmer les inquiétudes de nature géopolitique.
(c) AFP