Total va payer à nouveau l'impôt sur les sociétés en France
Nous allons payer des impôts sur les bénéfices en France dès 2015. Ce qui veut dire que nos efforts pour redonner un avenir industriel à nos sites commencent à porter leurs fruits!, a affirmé au magazine le dirigeant, ajoutant que le montant de cet impôt serait bientôt public.
Total est l'objet de polémiques récurrentes sur le fait qu'en dépit de bénéfices records, elle n'acquitte pas d'impôts sur les sociétés en France, où ses activités sont déficitaires depuis plusieurs années.
En avril, Total a annoncé une restructuration de ses deux raffineries déficitaires en France, avec la reconversion du site de La Mède (Bouches-du-Rhône) dans les biocarburants et un investissement de 400 millions d'euros à Donges (Loire-Atlantique) pour que le site redevienne rentable.
En France, outre son siège mondial à La Défense, Total compte notamment trois autres raffineries, ainsi qu'un réseau d'environ 4.000 stations-service, une activité de commercialisation de produits pétroliers ou encore deux usines d'assemblage de panneaux photovoltaïques.
L'impôt sur les sociétés prélève 33,33% des bénéfices réalisés en France par les entreprises y exerçant une activité commerciale habituelle. Une société n'est donc pas imposable sur les bénéfices qu'elle réalise à l'étranger par le biais de filiales, celles-ci étant déjà soumises à l'impôt dans les pays où elles opèrent.
Je tiens toutefois à rappeler que Total paie 60% d'impôts sur ses bénéfices dans le monde, dans les pays où Total gagne de l'argent, a souligné M. Pouyanné.
Dans ses résultats du premier trimestre, publiés mardi, le groupe affiche un taux moyen d'imposition de 46,2%, contre 57,7% un an plus tôt, calculé en pourcentage du résultat opérationnel net ajusté.
Concernant la reconversion de La Mède, le dirigeant s'est dit surpris par la réaction des producteurs français d'oléagineux, qui craignent que des importations bon marché massives d'huile de palme pour alimenter la bioraffinerie ne pénalisent leur production.
C'est un marché en croissance et il y a de la place pour tout le monde!, a-t-il estimé, évoquant notamment l'obligation d'intégrer 10% de biocarburants dans le carburant en 2020, contre 7% aujourd'hui.
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TOTAL
(c) AFP