Le pétrole grimpe après le détournement d'un navire marchand par la marine iranienne
Vers 16H20 GMT (18H20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 64,99 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 16 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance grignotait 2 cents à 57,01 dollars.
L'annonce par le site d'information Al-Arabiya News de la capture d'un bateau américain par les forces iraniennes a fait grimper les cours, notait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Mais la nouvelle a été rapidement démentie par le Pentagone, qui a précisé qu'il s'agissait du porte-containers Maersk Tigris, battant pavillon des îles Marshall et non américain. Le navire a été détourné mardi au niveau du détroit d'Ormuz par la marine iranienne vers l'île iranienne de Larak après avoir reçu des coups de semonce devant sa proue.
Cet événement se produit au moment où les pays de la région, emmenés par l'Arabie saoudite, mènent des frappes aériennes sur le Yémen voisin, en proie à une insurrection des rebelles chiites houthis.
Pour Richard Mallinson, analyste géopolitique chez Energy Aspects, cette action de la marine iranienne pourrait être une forme d'affirmation politique de l'Iran contre la coalition conduite par l'Arabie saoudite, alors que cette dernière cherche à contrôler les voies maritimes au large du Yémen.Nous avons vu par le passé l'Iran avoir une attitude ferme lorsqu'un navire de la marine britannique avait navigué ses eaux nationales. Mais pour arrêter un navire marchand, la marine iranienne a besoin de raisons conséquentes, comme la suspicion de contrebande par exemple, notait l'analyste.
Les marchés n'ont pas vivement réagi à la nouvelle, l'excitation initiale passée, expliquait Chris Beauchamp, analyste chez IG.
Les cours ont beaucoup progressé ces dernières semaines et les fondamentaux de marché restent très faibles, expliquait M. Mallinson. Et, selon l'analyste, le marché a attendu d'avoir plus de détails avant de bouger.Si un événement majeur pouvait faire dérailler les négociations sur le nucléaire iranien, les cours ne manqueraient pas de grimper, mais les négociations entre l'Iran et les grandes puissances ont prouvé leur robustesse et le marché n'a pas tiré de conclusions hâtives, constatait-il.
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(c) AFP