Le pétrole hésite dans un marché où l'offre demeure surabondante
Vers 16H15 GMT (18H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 65,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 10 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 29 cents à 57,44 dollars.
Les cours du Brent continuaient de recevoir un peu de soutien du côté du Yémen, où les raids menés par la coalition conduite par l'Arabie saoudite se sont poursuivis quotidiennement malgré l'annonce le 21 avril de la fin de la phase intensive de la campagne aérienne dans le pays, selon plusieurs analystes.
Le Yémen n'est pas un producteur de pétrole particulièrement important, mais les troubles ravivent les inquiétudes sur d'éventuelles perturbations du transport de pétrole au Moyen-Orient.
Ce pays a en effet une position stratégique sur la route de l'or noir, proche du détroit de Bab el-Mandeb où transitent 3,8 millions de barils de brut par jour.
L'affaiblissement du dollar, avant la publication des chiffres de la croissance américaine mercredi a, par ailleurs, soutenu un peu les prix du pétrole. Un dollar plus faible rend les matières premières libellées dans cette monnaie plus attrayantes pour les acheteurs munis d'autres devises.
Mais la poussière est retombée après la hausse des cours de la semaine dernière (...) et la récente force des cours pourrait ne pas durer si l'on considère la surabondance d'offre (sur les marchés), constatait Joshua Mahony, analyste chez IG Markets.
Si le rebond des cours, et de ceux du WTI en particulier, s'était construit autour d'un début de baisse de la production américaine après la publication des statistiques du département de l'énergie américain (DoE) la semaine dernière, le surplus de pétrole sur les marchés continue de peser. Les perspectives à court terme ne sont pas vraiment haussières avec les stocks de Cushing (Oklahoma, centre-sud des États-Unis, NDLR) qui ne cessent d'augmenter, notaient les analystes de Citi.
Pourtant, à moins que les réserves américaines ne se remplissent totalement au deuxième trimestre 2015, il semble que les investisseurs pariant sur une hausse des prix du pétrole ne soient pas réellement prêts à abandonner leurs positions, soulignait-on aussi chez Citi.
La qualité du brut stocké à Cushing joue peut-être un rôle dans l'attitude actuelle des investisseurs. Les importations de brut canadien aux États-Unis ont certes progressé cette année, mais le brut canadien ne peut être vendu sous le standard WTI, car ce pétrole est plus lourd et sulfureux, expliquaient les analystes de Citi.
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(c) AFP