Le pétrole hésite, tiraillé entre le Yémen et la surabondance d'offre
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 65,21 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 36 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Le Brent a atteint vendredi son plus haut niveau en plus de quatre mois à 65,80 dollars le baril.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 52 cents, à 57,22 dollars.
Les cours du WTI étaient sous la pression de prises de bénéfices vendredi, après avoir atteint leur plus haut niveau de l'année la veille en séance, à 58,41 dollars le baril.
Mais le moral des investisseurs demeurait bon, toujours aidé par la petite baisse de la production de pétrole brut aux États-Unis pour la semaine achevée le 17 avril, rapportée par le département américain de l'Énergie (DoE) mercredi.
La surabondance de l'offre aux États-Unis, où les stocks de brut s'affichent à des niveaux records depuis des semaines, continuait cependant de peser sur les cours. Même si le WTI continue à attirer sa part d'intérêt chez les acheteurs, (...) l'écart croissant entre le Brent et le WTI constitue une certaine reconnaissance de la croissance des stocks américains, confirmée mercredi par le dernier rapport du DoE, notait Tim Evans, chez Citi.
Les cours du Brent restaient pour leur part soutenus par la poursuite des raids de la coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen, visant des positions rebelles à Aden et au sud-ouest du pays.
Les nouveaux bombardements ravivent notamment les inquiétudes sur d'éventuelles perturbations sur le transport de pétrole au Moyen-Orient.Le Yémen a en effet une position stratégique sur la route du pétrole, proche du détroit de Bab el-Mandeb où transitent 3,8 millions de barils de brut par jour.
Nous avons connu une semaine volatile sur les marchés, les tensions au Yémen apportant du soutien aux cours et remisant les inquiétudes sur les niveaux élevés des réserves de brut au second plan, constatait Myrto Sokou, analyste de Sucden.
Les analystes du courtier PVM appelaient cependant à la plus grande prudence, pointant du doigt que le nombre d'investisseurs pariant sur une hausse des cours du Brent ne cessait de grimper et donnait des raisons de s'inquiéter.
La dernière fois que ce nombre était aussi élevé était en juin de l'année dernière lorsque les prix du Brent étaient à 114 dollars le baril. Trois mois plus tard, les investisseurs ont changé de position et les prix ont perdu 20 dollars le baril, expliquaient-ils.
Les investisseurs attendaient par ailleurs la nouvelle estimation de la société de services pétroliers Baker Hughes sur le nombre de puits en activité aux États-Unis.
(c) AFP