Le pétrole grimpe, inquiétudes sur le Yémen et baisse de la production américaine
Vers 16H05 GMT (18H05 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 64,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,13 dollars par rapport à la clôture de mercredi.
Les cours de la référence européenne du brut ont atteint vers 15H20 GMT, 65,13 dollars le baril, leur plus haut niveau en un peu plus de quatre mois.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 1,78 dollar à 57,95 dollars.
Les nouveaux raids aériens au Yémen ont fait grimper les cours du pétrole, et le Brent a atteint son plus haut niveau de l'année, constatait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
La coalition menée par l'Arabie saoudite a en effet poursuivi à un rythme très soutenu jeudi ses raids au Yémen contre les rebelles chiites, estimant que la menace qu'ils représentent empêche à ce stade l'arrêt total des frappes aériennes.
Deux jours après l'annonce par Ryad de la fin de la campagne aérienne déclenchée le 26 mars, les raids de la nuit et de jeudi ont été d'une grande intensité et ont touché pratiquement toutes les zones où les rebelles Houthis sont présents dans le pays.Même si le Yémen n'est pas un producteur de pétrole particulièrement important, les investisseurs suivent la situation de très près car ils craignent que les troubles puissent avoir des conséquences dans l'ensemble de la région, notamment en Iran, accusé de soutenir la rébellion.
Le Brent et le WTI ont rebondi à cause d'inquiétudes sur des perturbations possibles au niveau du transport de pétrole au Moyen-Orient, expliquaient les analystes de Sucden.
Le WTI était aussi toujours soutenu par la petite baisse de production annoncée la veille par le département américain de l'énergie (DoE) la veille. Le rapport du DoE a ainsi fait état d'une baisse de la production nationale de brut de 18.000 barils par jour, une nouvelle bien reçue dans un contexte d'augmentation générale de la production américaine, stimulée par la hausse de l'offre de pétrole de schiste, qui pèse sur les cours.
Mais, selon Joshua Mahony, analyste chez IG, les prix du WTI pourraient être de nouveau mis sous pression lorsqu'ils vont atteindre des niveaux commercialement viables pour que certains producteurs reprennent leur activité. Le boom du pétrole de schiste aux États-Unis est loin d'être terminé, soulignait-il.
(c) AFP