Le pétrole baisse, mais les achats spéculatifs se poursuivent
Vers 10H10 GMT (12H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 62,96 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 49 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 23 cents à 56,16 dollars.
Après une session en dents de scie la veille, les prix du pétrole repartaient à la baisse mardi, les investisseurs hésitant face à la surabondance d'offre d'or noir sur les marchés.
De premiers signes sur une baisse de l'offre américaine la semaine dernière ont cependant redonné le moral aux opérateurs.
Le nombre d'opérateurs comptant sur une augmentation des prix de l'or noir, Brent ou WTI, a atteint son plus haut niveau depuis le mois de juillet 2014, lorsque le WTI s'échangeait à 103 dollars le baril, et le Brent à 109 dollars le baril, expliquaient les analystes du courtier PVM.
De plus, selon les analystes d'Energy Aspect, le fait que la demande mondiale se renforce commence à être enfin accepté, alors que le marché réalise que le surplus de pétrole n'est pas aussi important qu'initialement perçu.Mais il y a pas mal de stocks à vider avant que le marché ne se resserre, estimait-on chez Energy Aspect.
Et ceux qui cherchent des indices sur l'actuel rebond des cours dans la dernière crise en 2008 et le rebond de l'année suivante pourraient bien être déçus.
L'importance du pétrole de schiste est beaucoup plus grande qu'en 2009 pour l'équilibre de l'offre américaine, et la reprise des prix en 2009 avait été aidée par une baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont l'Arabie saoudite, soulignait Olivier Jakob de Petromatrix.Or, la réponse de l'Arabie saoudite au présent rebond des cours est d'augmenter sa production pour préserver ses parts de marché. Le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi a en effet confirmé lundi que la production du pays resterait forte en Avril.
Cela ne donne pas beaucoup d'espoir d'un rebond comme vu en 2009, notait M. Jakob.
Pour les analystes de Commerzbank, la reprise actuelle des cours est principalement liée à des achats spéculatifs.
La journée d'échange lundi a montré qu'une baisse des prix est vue comme une bonne opportunité d'achat, en particulier pour les opérateurs qui ont raté le redressement prononcé de la semaine dernière, notait-on chez Commerzbank.
(c) AFP