Total annonce une coupe drastique de ses coûts et investissements en 2015
Le géant pétrolier français, qui table toutefois sur une hausse de sa production en 2015, a vu son résultat net chuter de 62% à 4,24 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires en repli de 6% à 236,12 milliards.
Très suivi par le marché, le bénéfice net ajusté, qui exclut des éléments volatils comme l'effet stock, a lui reculé de 10% à 12,84 milliards de dollars.
Le groupe a déprécié pour 7,1 milliards de dollars d'actifs dans les sables bitumineux au Canada, le gaz de schiste aux Etats-Unis et le raffinage européen, qui fera l'objet d'une restructuration prochaine.
Comme les autres majors du secteur, l'entreprise fait face à une conjoncture très dégradée, du fait de l'effondrement des cours de l'or noir, qui ont dégringolé de plus de 50% depuis juin en raison d'une offre surabondante et d'une demande peu vigoureuse.
Pour faire face à cette situation, Total prévoit de réduire de plus de 10% ses investissements, qui devraient atteindre 23 à 24 milliards de dollars, en levant le pied sur des gisements matures de mer du Nord et en Afrique de l'Ouest, mais aussi des projets d'hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis. Le budget d'exploration sera lui coupé de 30% à 1,9 milliard de dollars, tandis que les réductions de coûts sont renforcées et portées à 1,2 milliard de dollars, contre 800 millions prévu précédemment.
Ces mesures doivent permettre d'abaisser de 40 dollars le baril, à environ 70 dollars, le point mort (seuil de rentabilité) du groupe, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Le groupe continue toutefois à tabler sur une hausse de sa production cette année: il vise un peu plus de 2,3 millions de barils par jour (mbj), contre 2,15 en 2014, grâce au démarrage de grands projets et au renouvellement d'une énorme concession pétrolière à Abou Dhabi.
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