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Le rééquilibrage du marché pétrolier pourrait tarder, notamment à cause de l'Iran

prix-du-petrole ParisParis: La résorption de la surabondance de pétrole sur le marché pourrait prendre plus de temps que prévu, du fait notamment de l'accord sur le nucléaire iranien qui laisse présager une nouvelle hausse de la production, a estimé mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Le rééquilibrage du marché du pétrole, dont les prix se sont effondrés au second semestre 2014, pourrait n'en être qu'à ses débuts, avertit l'organisation dans son rapport mensuel d'avril sur le pétrole.

L'agence basée à Paris souligne que la visibilité sur les perspectives du marché, loin de s'améliorer, a eu tendance à se réduire au cours des dernières semaines, du fait d'un environnement en constante évolution.

Principal fait nouveau depuis son précédent rapport, l'accord-cadre sur le nucléaire iranien signé le 2 avril change sensiblement la donne, car il ouvre la voie à une levée de l'embargo américain et européen sur les exportations d'hydrocarbures du pays.

L'une des nombreuses questions en suspens sur le marché aujourd'hui est à quelle vitesse la production et les exportations de l'Iran monteront en puissance si un accord définitif est signé?, note l'organisation.

L'Iran, qui a produit 2,8 millions de barils par jour (mb/j) au mois de mars, est capable en théorie de produire pas moins de 3,4 mb/j à 3,6 mb/j dès quelques mois après la levée des sanctions, estime-elle.

Le pays, membre de l'OPEP, a par ailleurs accumulé d'importants stocks, estimés à au moins 30 millions de barils, qui pourraient arriver sur le marché encore plus rapidement.

Dans le même temps, la perspective du retour de l'Iran pourrait déjà avoir encouragé d'autres producteurs à relever leur offre pour prendre des positions sur le marché avant cette échéance, ajoute l'AIE.

Or ces évolutions interviennent dans une situation où l'offre est déjà surabondante. L'AIE estime ainsi qu'au premier trimestre 2015, elle s'est établie à 94,5 millions de barils par jour, alors que la demande atteignait en moyenne 93 mb/j.

Au début du mois, l'agence américaine pour l'énergie (EIA) calculait qu'une levée des sanctions la conduirait à réduire de 5 à 15 dollars sa prévision du prix du pétrole en 2016. L'agence voit actuellement le baril de Brent à 75 dollars l'an prochain, et le WTI, à 70 dollars.

Autres facteurs qui maintiennent les cours sous pression: le niveau élevé du dollar, qui rend le brut libellé en dollars plus cher pour les détenteurs d'autres devises, et le niveau record des stocks aux Etats-Unis, observe l'AIE.

Les cours du pétrole brut ont perdu environ 50% de leur valeur depuis juin 2014, malgré un léger rebond depuis le début de l'année.

Le baril de WTI échangé à New York s'échangeait mercredi autour de 54 dollars, tandis que le Brent à Londres évoluait au-dessus de 60 dollars.

- Production nord-américaine freinée -

A plus court terme, l'AIE, a toutefois revu en baisse sa prévision de la production des pays non-Opep pour 2015, du fait des perspectives moins positives pour la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis et de sable bitumineux au Canada (freinée par la chute des cours), ainsi qu'en raison du conflit au Yémen, qui a divisé par deux la production du pays.

Elle prévoit désormais que la production hors-Opep croîtra de 630.000 barils par jour, contre une hausse de 750.000 estimée le mois dernier, à 57,4 mb/j.

L'Opep a de son côté un plafond officiel de production de 30 mb/j. En mars, elle a cependant atteint 31,02 mb/j, l'Arabie saoudite ayant porté sa production à des niveaux records tandis que celle de l'Irak et de la Libye a fortement rebondi.

Du côté de la demande, l'AIE, qui défend les intérêts des pays consommateurs, a légèrement relevé sa prévision pour 2015.

La consommation de pétrole dans le monde devrait augmenter de 1,1 million de barils par jour (mb/j) cette année pour atteindre environ 93,6 millions de mb/j, portée par des températures froides au premier trimestre et un environnement économique en nette amélioration, prévoit l'AIE.

Le mois précédent, l'organisation avait dit tabler sur une croissance de 990.000 barils par jour, à 93,5 mb/j.

Des poches inattendues de forte demande ont émergé, observe-t-elle. Mais, plus qu'une réponse au faible niveau des prix du pétrole, le rebond de la demande pourrait être lié à des achats d'opportunité ou à des fins de stockage, et pourrait donc s'avérer de courte durée.



(c) AFP




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