Le pétrole grimpe porté par les espoirs d'une baisse de la production de pétrole de schiste
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 58,74 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 81 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 1,47 dollar à 53,38 dollars.
Le WTI s'échange à des niveaux plus élevés, grâce à un dollar affaibli et des attendes sur un ralentissement de la production aux États-Unis, constatait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
L'affaiblissement du billet vert après la publication de statistiques légèrement décevantes sur les ventes de détail aux États-Unis a soutenu les cours, un dollar plus faible rendant les matières premières libellées dans cette monnaie plus attrayantes pour les acheteurs munis d'autres devises.
Les cours du pétrole étaient également aidés par les espoirs d'un début de réduction de l'offre américaine de pétrole de schiste au mois de mai, après la publication lundi du rapport sur la productivité des forages aux États-Unis par le Département américain de l'Énergie (DoE).
L'agence a en effet fait état d'une légère réduction possible de la production de pétrole dans les formations schistiques aux États-Unis. La région du Bakken (Dakota du Nord et Montana, nord des États-Unis) devrait ainsi produire 23.000 barils par jour (bj) de moins en mai, par rapport au mois d'avril. La production de la région Eagle Ford (Texas, sud des États-Unis) pourrait diminuer de 33.000 bj, et celle de Niobrara, centrée sur le Colorado et le Wyoming, plus au sud, de 14.000 bj.
Si elle se confirme, cette baisse de production serait la première depuis quatre ans, ont souligné les analystes de Commerzbank qui prévenait cependant que ce recul ne serait qu'une goutte d'eau dans l'océan.
Le risque d'une nouvelle baisse des cours n'est cependant toujours pas à écarter, constataient plusieurs analystes. Une stabilisation des prix est seulement possible si la demande s'améliore et l'offre s'ajuste de façon ferme. Et ce n'est pas le cas pour le moment, les tendances au niveau de l'offre et de la demande se montrant assez fluctuantes et ne pointent pas vers un resserrement de l'offre au deuxième trimestre, expliquaient les analystes de Barclays.
Seth Kleinman, analyste chez Citi rappellait que le débat sur les marchés du pétrole se focalise maintenant sur la question de savoir quand la demande atteindra son point culminant, et non plus quand la production de pétrole atteindra son pic.
Du côté de la demande pourtant, les opérateurs étaient encouragés mardi par de mauvais chiffres du commerce chinois, qui incitent les investisseurs à penser que Pékin devrait mettre en place de nouvelles mesures pour relancer la deuxième économie mondiale.
Les exportations du pays ont chuté de façon inattendue en mars, de 15% sur un an, tandis que les importations diminuaient de plus de 12%, selon les chiffres publiés lundi.
Mais M.Kleinman rappellait que le Président de Sinopec, le plus gros raffineur de Chine, a récemment estimé que la demande chinoise de pétrole pourrait atteindre son pic dès 2017.
La Chine est le premier importateur de brut au monde et le deuxième consommateur mondial de pétrole.
(c) AFP