Le pétrole mitigé en Asie
Hautement volatil depuis le début de la semaine, le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai perdait cinq cents, à 50,74 dollars, dans les échanges électroniques en Asie vers 03H30 GMT.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai également s'appréciait lui de 20 cents, à 56,77 dollars.
Certains analystes soulignaient que la hausse de la production industrielle en Allemagne en février (0,2%), bien que faible et inférieure aux prévisions, soutenait un peu les cours de l'or noir.
Mais le marché suivait toujours de très près les négociations de Genève sur le programme nucléaire iranien, les opérateurs craignant qu'un afflux de pétrole venant d'Iran, dans un contexte où les cours sont déjà déprimés par un surplus d'or noir, n'entame toutes perspectives d'un rebond durable des prix.
L'ayatollah Khamenei, qui a le dernier mot sur les dossiers stratégiques dont le nucléaire, a douché l'optimisme ambiant après la conclusion d'un accord-cadre sur ce dossier en estimant jeudi que le texte ne garantit ni l'accord en lui-même, ni son contenu, ni même que les négociations iront jusqu'au bout.Après une semaine de discussions intensives, la République islamique d'Iran et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) se sont mis d'accord le 2 avril à Lausanne (Suisse) sur les paramètres clés d'un accord global ouvrant la voie à une levée des sanctions économiques frappant le pays, en notamment les livraisons de pétrole.
Les négociateurs se sont ensuite donné jusqu'à fin juin pour tenter de régler les détails techniques et juridiques complexes en vue de trouver un accord définitif qui mettrait fin à 12 ans de crise diplomatique internationale.
Le dernier rebondissement dans les négociations iraniennes a suffi pour endiguer temporairement la réaction à la baisse à la forte hausse (hebdomadaire) des stocks américains qui avait fait plonger le WTI de 3 dollars mercredi, a relevé Ric Spooner de CMC MArkets à Sydney, cité par l'agence Bloomberg.
Les cours du pétrole ont perdu plus de 50% de leur valeur depuis juin 2014, minés par l'excédent d'offre et l'augmentation de la production aux Etats-Unis mais aussi en zone Opep.
L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial et chef de file du cartel, refuse de diminuer sa production pour soutenir les cours malgré les appels du pied de plusieurs membres de l'Opep qui accusent une forte baisse de leurs revenus.
L'Arabie saoudite ne montre aucun signe de faiblesse dans sa détermination à préserver sa part de marché, l'élément clé (de sa stratégie), en dépit des conséquences budgétaires (de la chute des cours) pour le royaume, notait Alaistair Newton, analyste chez Nomura Securities, dans une note.
Jeudi, le WTI avait gagné 37 cents à 50,79 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le Brent terminant à 56,57 dollars, en hausse de 1,02 dollar, sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
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