Le pétrole chute à New York, plombé par l'offre américaine et saoudienne
Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai a baissé de 3,56 dollars à 50,42 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir monté de près de cinq dollars lors des deux précédentes séances pour atteindre son plus haut niveau de clôture depuis le début de l'année.
On avait observé une hausse très importante en deux jours, les cours gagnant près de 10%, donc ce repli n'a rien d'étonnant, a jugé Matt Smith, de Schneider Electric. L'environnement est très incertain, donc les prix vont sûrement continuer à beaucoup fluctuer.
Pour le moment, c'est l'annonce par Washington d'un bond très supérieur aux attentes des réserves américaines de pétrole brut, la semaine dernière, qui a fait plonger un marché déjà dans le rouge à l'ouverture.
Alors que les analystes ne tablaient que sur une hausse de 3,25 millions de barils, le département de l'Energie a fait état d'une progression de plus de dix millions, et donné ainsi un coup bas à un marché qui était entièrement concentré sur ce rapport, a jugé M. Smith.
De plus, la production américaine s'est maintenue à plus de 9,4 millions de barils par jour et a ainsi déçu les investisseurs qui espéraient voir s'accentuer un léger repli enregistré lors de la semaine précédente.Inquiet de la surabondance d'offre, qui a contribué à faire chuter de moitié les cours du pétrole depuis juin, le marché n'a pas trouvé plus de soutien à l'international, après des propos jugés peu encourageants, d'Ali al Nouaïmi, le ministre saoudien du Pétrole.
La production saoudienne a dépassé 10 millions de barils par jour le mois dernier et a atteint son plus haut niveau depuis plus de 13 ans, a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Le marché scrute particulièrement l'attitude de Ryad, qui domine l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), car, en s'abstenant en novembre d'abaisser son plafond de production, le cartel a largement accéléré la chute des cours.
Les Saoudiens continuent manifestement à se battre pour défendre leur part de marché, ce qui ne laisse pas attendre de soulagement au niveau de l'offre, a estimé M. Smith.