Le pétrole recule à New York, pénalisé par l'Iran et le dollar
Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai a perdu 1,08 dollar à 47,60 dollars à la clôture sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le marché avait un temps ralenti sa baisse, faute de nouvelles informations décisives filtrant des pourparlers entre l'Iran et les grandes puissances à Lausanne. Les attentes d'avoir un accord, qui mettra plus de pétrole sur le marché, ne semblent plus en vue, a expliqué Gene McGillian, chez Tradition Energy.
En cours de journée, un haut négociateur iranien, Hamid Baïdinejad, a déclaré qu'il y avait encore des questions non résolues dans ces discussions portant sur le programme nucléaire de Téhéran, tout en ajoutant que la République islamique était prête à continuer les discussions avec les grandes puissances au-delà de la limite qui avait été fixée à minuit (22H00 GMT).
Un accord de principe avec l'Iran pourrait mener à une levée des sanctions, mais à un horizon qui n'est pas encore clair.
Les spécialistes de Commerzbank, citant des sources dans le milieu des armateurs, ont affirmé que l'Iran a au moins 30 millions de barils de pétrole à bord de superpétroliers. En d'autres termes, il peut mettre sur le marché un million de barils par jour supplémentaires pendant au moins un mois si les sanctions sont levées (grâce à un accord sur le nucléaire), sans même avoir besoin d'accroître sa production, ont-ils précisé.
Un tel afflux de pétrole, dans un contexte où les cours sont déjà déprimés par la surabondance de l'offre, ne pourrait que pousser encore les cours à la baisse, alors qu'ils ont décliné de plus de moitié depuis juin.
Toutefois, Matt Smith, chez Schneider Electric, a assuré que toute levée des sanctions n'entraînerait qu'un retour lent et graduel de la production (iranienne) sur le marché mondial dans l'année qui vient, le temps qu'elle passe de ses 2,8 millions de baril par jour actuels à environ 800.000 barils de plus comme avant les sanctions.
Autre facteur de baisse, le raffermissement du dollar et l'affaiblissement de l'euro, lié aux difficultés des négociations entre la Grèce et ses créanciers. L'euro dollar valait 1,0746 dollar vers 18h45 GMT, contre 1,0825 dollar lundi soir. Tout raffermissement du dollar pénalise les acheteurs munis d'autres devises.
Enfin le marché s'attendait à découvrir mercredi dans le rapport gouvernemental sur les réserves aux Etats-Unis une nouvelle hausse de la production américaine, qui ne ferait que confirmer l'actuel déséquilibre entre l'offre surabondante et la demande.
Vu cette liste (de facteurs baissiers), nous sommes surpris que le marché ne tombe pas plus bas, écrivait Tim Evans pour Citi.