Le pétrole chute dans un marché plus mesuré sur la crise du Moyen-Orient
Vers 17H30 GMT (18H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 57,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,42 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,48 dollar à 49,95 dollars.
La panique initiale à la suite de l'intervention militaire de l'Arabie saoudite au Yémen laisse place à une évaluation plus sobre de la situation, notaient les analystes de Commerzbank.
La veille, les cours du pétrole avaient gagné, à leur plus haut niveau, près de 6% pour le Brent et 7% pour le WTI par rapport à la clôture de mercredi. Ils ont finalement progressé respectivement de 5% et de 4,5% sur la journée de jeudi.
Les prix s'étaient appréciés sur fond de menaces de perturbations de la production au Yémen et de la distribution d'or noir si les détroits de Bab el-Mandab et d'Ormuz venaient à être fermés à cause, ou en représailles, aux attaques de l'Arabie saoudite.Mais, même si les raids de la coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen se sont poursuivis jeudi soir, de nombreux analystes estimaient que le risque de voir la production et la distribution d'or noir perturbée demeuraient faibles.
Historiquement, le marché pétrolier a toujours fortement réagi à la géopolitique mais, dans un contexte où le déséquilibre entre l'offre et la demande est manifeste, on voit mal comment le Yémen pourrait à court terme provoquer un changement de la donne pétrolière, constatait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Bank.
Pour Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix, un des gros risques baissiers pour les cours reste les négociations sur le programme nucléaire iranien, et la possibilité d'un accord ou d'un cadre politique.
Les négociations internationales entre les puissances occidentales et l'Iran ont repris à Lausanne, en Suisse. Et le président iranien Hassan Rohani a appelé un par un ses homologues français, russe, chinois et le Premier ministre britannique afin de mettre tout son poids dans la balance avant la fin des discussions mardi prochain.
Un accord avec l'Iran et une levée de sanctions économiques, y compris sur le secteur pétrolier, pourraient amener le pays à exporter autour d'un million de barils par jour de plus, alors que le marché du pétrole est déjà plombé par la surabondance de l'offre.
Les marchés regardaient également de nouveau du côté des États-Unis.
Ce qu'il est important de retenir c'est, qu'à ce jour, la production pétrolière américaine est devenue complètement incontrôlable, insistait M. Dembik.
Et pour le moment, la baisse du décompte de puits de forage en activité, n'a pas eu d'effet sur la croissance de la production de brut aux États-Unis.