Le pétrole grimpe aidé par la crise au Moyen-Orient
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 58,84 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,36 dollars par rapport à la clôture de mercredi. Les cours du Brent sont montés vers 08H00 GMT à 59,78 dollars le baril, leur plus haut niveau depuis le 9 mars.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 1,60 dollar à 50,81 dollars. Le WTI a atteint vers 08H30 GMT son maximum en près d'un mois à 52,48 dollars.
La montée des tensions (au Moyen-Orient) a été derrière la hausse continue des cours et une nouvelle augmentation des stocks de brut américains n'a pas suffi à arrêter leur progression, notaient les analystes du courtier PVM.
Selon des statistiques du département américain de l'Énergie (DoE) mercredi, les réserves de brut ont augmenté de 8,2 millions de barils lors de la semaine achevée le 20 mars, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg News n'attendaient qu'une progression de 4,7 millions.
L'Arabie saoudite, gros producteur d'or noir, a lancé une opération militaire au Yémen impliquant plus de 10 pays pour défendre le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, confronté à une rébellion de la milice chiite des Houthis.Pour le moment, la crise a pris le pas sur les inquiétudes du marché quant à la surabondance de l'offre et une demande qui reste morose.
Les récents développements au Yémen ont causé une hausse des cours à cause de craintes quant à des perturbations sur la distribution de pétrole, constataient les analystes de Capital Economics.
Mais ce n'est pas vraiment le risque d'une baisse de la production du Yémen qui a aidé les marchés ce jeudi.
Le Yémen n'a pas une grande importance comme producteur de pétrole, car son offre a décliné à juste 100,000 barils par jour (bj) récemment, en partie à cause de la situation instable du pays, expliquait Ole Hansen de Saxo Bank.
La hausse des cours aurait plus à voir avec le fait que le principal exportateur de pétrole au monde, l'Arabie saoudite, soit entré en guerre, et aussi avec la position géographique stratégique du Yémen.
Le détroit entre ce pays et Djibouti, Bab el-Mandab, voit passer près de trois millions de barils par jour (mbj) de brut. Le pétrole qui passe par le détroit s'en va plus au nord via le canal de Suez ou l'oléoduc Sumed.
Toute détérioration de la sécurité dans cette région allongerait considérablement les temps de transports de brut, a noté Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Mais même si les routes de transport maritimes étaient affectées, cela ne devrait ajouter que trois ou quatre dollars sur le prix du baril, tempérait-on chez Capital Economics.
Le risque géopolitique devrait continuer à soutenir un peu les prix à court terme. Mais le monde est toujours inondé de pétrole, concluait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.