Le pétrole grimpe sur fond de crise au Moyen-Orient
Vers 12H00 GMT (13H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 58,94 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,46 dollars par rapport à la clôture de mercredi. les cours du Brent sont montés vers 08H00 GMT à 59,78 dollars le baril, leur plus haut niveau depuis le 9 mars.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 2,17 dollars à 51,37 dollars. Le WTI a atteint vers 08H30 GMT son maximum en près d'un mois à 52,48 dollars.
La montée des tensions (au moyen-orient) a été derrière la hausse continue des cours et une nouvelle augmentation des stocks de brut américains n'a pas suffit à arrêter leur progression, notaient les analystes du courtier PVM.
Selon des statistiques du département américain de l'Énergie (DoE) mercredi, les réserves de brut ont augmenté de 8,2 millions de barils lors de la semaine achevée le 20 mars, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg News n'attendaient qu'une progression de 4,7 millions.
L'Arabie saoudite, gros producteur d'or noir, a lancé une opération militaire au Yémen impliquant plus de 10 pays pour défendre le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, confronté à une rébellion de la milice chiite des Houthis et réfugié à Aden, dont les insurgés se rapprochent.Pour le moment, la crise a pris le pas sur les inquiétudes du marché quant à la surabondance de l'offre et une demande qui reste morose.
Selon Mike van Dulken, analyste chez Accendo, les cours du WTI et du Brent sont en passe de marquer leur plus forte progression sur cinq jours depuis 2009.
Selon plusieurs analystes, les cours du pétrole auraient augmenté à cause d'inquiétudes sur des possibles représailles de l'Iran, qui pourrait de nouveau menacer de fermer le détroit d'Ormuz, un passage stratégique pour le trafic international de navires pétroliers.
Mais selon Kamel al-Harami, analyste chez Kuwaiti Oil, il est peu probable que le pays mette ces menaces à exécution.
L'Iran est à un stade critique des négociations avec les puissances occidentales sur son programme nucléaire et a un vif désir de voir ses sanctions levées, soulignait M. al-Harami.
Placé sous l'égide de l'Union européenne (UE), le groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France, et Allemagne) s'est donné jusqu'au 31 mars pour sceller un règlement qui garantirait que l'Iran ne possèdera jamais la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions imposées au pays.
Un accord avec l'Iran et une levée de l'arsenal de sanctions économiques, y compris contre le secteur pétrolier, pourraient amener le pays à exporter autour d'un million de barils de plus par jour, alors que le marché du pétrole est déjà plombé par la surabondance d'offre.