Face à la géopolitique, le pétrole monte, oubliant une hausse des stocks aux USA
Le prix du baril de light sweet crude WTI) pour livraison en mai a pris 1,70 dollar à 49,21 dollars à la clôture sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), se rapprochant du seuil des 50 dollars sous lequel il était passé une quinzaine de jours plus tôt.
Alors que le marché semblait redouter depuis plusieurs séances une nouvelle hausse des réserves américaines, il a finalement bien encaissé l'annonce par le département de l'Energie (DoE) d'une progression encore plus importante que prévu, de plus de huit millions de baril.
Parmi les éléments positifs du rapport, la hausse n'a pas été aussi élevée qu'on le craignait dans le terminal de Cushing dans l'Oklahoma (sud), qui sert de référence aux prix du WTI, a mis en avant Phil Flynn, de Price Future Groups. Cela devrait alléger les craintes de le voir arriver aux limites de ses capacités de stockage.
Mis à part cette hausse relativement limitée de 1,9 million de barils à Cushing, le marché a également semblé se satisfaire d'une stabilisation de la production, qui reste néanmoins élevée à 9,4 millions de barils par jours.
Surtout, l'attention des investisseurs se détourne de l'offre américaine pour se concentrer sur les troubles au Yémen, où le camp du président, Abd Rabbo Mansour Hadi, a réclamé une intervention militaire arabe urgente pour empêcher la prise d'Aden, fief du gouvernement internationalement reconnu, par les forces rebelles chiites, qui contrôlent la capitale Sanaa.Même si le Yémen n'est pas un producteur de pétrole particulièrement important, ces troubles pourraient avoir des conséquences dans l'ensemble de la région, notamment en Iran, accusé de soutenir la rébellion.
La semaine dernière, beaucoup de gens avaient parié sur une baisse des cours, dans l'idée que les grandes puissances signeraient un accord avec l'Iran, et lui permettraient ainsi d'exporter du pétrole, a expliqué M. Flynn. Finalement, il ne devrait pas y avoir d'accord cette semaine, et peut-être avant un moment, car les Occidentaux ne sont probablement pas enthousiastes à l'idée de lever les sanctions sur un pays impliqué dans la décomposition d'un autre pays.
De plus, les rebelles chiites, dit Houthis, font planer une menace sur le détroit stratégique de Bab al-Mandeb par lequel transite une bonne partie du trafic maritime mondial, y compris les échanges pétroliers.