Le pétrole hésite, lesté par la surabondance d'offre
Vers 17H15 GMT (18H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 55,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 54 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 10 cents à 47,35 dollars.
L'affaiblissement prolongé du dollar a offert aux investisseurs pariant sur une hausse du WTI assez d'élan pour que la référence (américaine du brut) continue de grimper et atteigne son plus haut niveau en deux semaines (à 48,76 dollars), notait Jameel Ahmad, analyste chez FXTM.
Ce rebond est assez significatif, si l'on considère que mercredi dernier, le WTI était tombé à son plus bas niveau en six ans, à 42,05 dollars le baril, constatait M. Ahmad.
De meilleurs indicateurs économiques dans la zone euro et aux États-Unis ont également aidé les cours de l'or noir.Mais le rebond des cours ne pouvait toutefois être qu'éphémère puisque le dollar index (qui permet d'avoir une perception globale de l'évolution du billet vert face aux principales monnaies) reste en hausse sur la journée avec une progression de 0,27%, expliquait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
L'analyste notait toutefois qu'en l'absence de changement dans les fondamentaux de marché, la force ou la faiblesse du dollar pourraient continuer à vraiment influencer les cours.
Le Brent s'est donc assez vite retrouvé sous pression, lesté par des fondamentaux baissiers qui vont garder les cours sous pression au moins pendant toute la première moitié de 2015, selon plusieurs analystes.
De plus, les chargements de brut depuis la mer du Nord et la Russie devraient augmenter dans les mois qui viennent, en comparaison avec l'année dernière, alors que les raffineries en Europe vont commencer à s'arrêter pour cause de maintenance (ce qui se traduit par une baisse de la consommation de brut, NDLR), constatait Abishek Deshpande, analyste chez Natixis.
Les marchés attendaient également la publication des statistiques de la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API), avides d'indices sur le niveau des stocks américains de brut qui n'ont cessé de progresser ces derniers mois.
Du côté de la demande, la publication de chiffres décevants sur la production manufacturière en Chine inquiétait les opérateurs, le pays étant le deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde après les États-Unis.
L'activité manufacturière chinoise s'est en effet fortement contractée en mars, effaçant le rebond de février sous l'effet d'une demande morose suggérant un assombrissement persistant de la conjoncture dans la deuxième économie mondiale.