Le pétrole ouvre en baisse à New York, plombé par des déclarations saoudiennes
Vers 13H15 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, perdait 25 cents à 46,33 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le marché restera sous pression tant que nous ne verrons pas de signes de la part de l'Opep ou en Amérique du Nord que les niveaux de production vont commencer à baisser, les marchés vont continuer à chercher à toucher le fond, a prédit Gene McGillian, chez Tradition Energy.
Lundi le marché devait prendre en compte de nouvelles déclarations du ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi, qui a fait état d'une augmentation de la production de l'Arabie saoudite, à 10 millions de barils par jour (mbj) contre 9,85 mbj en février, selon des informations de l'agence Bloomberg.
En outre le ministre a indiqué que l'Arabie refuserait d'assumer seule la responsabilité de baisser la production pour faire remonter les cours.
Tout le monde doit contribuer si nous voulons améliorer les prix car c'est dans l'intérêt de tous, a répété le ministre saoudien dans des déclarations rapportées lundi par l'agence officielle Spa.Selon M. McGillian, plus rien ne vient entraver désormais une nouvelle chute des prix du brut, qui ont fondu de plus de moitié depuis l'été.
Le marché s'était stabilisé en janvier-février, car on s'attendait à une baisse des dépenses d'investissement et à ce que la baisse du nombre de puits en activité touche la production en Amérique du Nord, mais on a vu la semaine dernière une autre augmentation des réserves aux Etats-Unis, et des signes que la production américaine continue à augmenter, ce qui ajoute à la pression à la vente du pétrole, a expliqué M. McGillian.
Vendredi les cours étaient remontés à la faveur de l'affaiblissement du dollar, mais lundi, bien que l'euro se raffermisse encore, cela ne suffisait plus à enrayer le mouvement de baisse, qui touchait également le Brent coté à Londres.
Matt Smith, chez Schneider Electric, notait également que les tensions géopolitiques, qui auraient pu pousser les cours à la hausse, restaient à l'arrière plan lundi.
Ainsi aucun compte ne semblait être tenu de la menace que font peser les miliciens chiites Houthis, proches de l'Iran,sur le détroit stratégique de Bab al-Mandeb par lequel transite une bonne partie du trafic maritime mondial, et notamment les exportations saoudiennes de pétrole vers l'Asie.