Le pétrole chute, lesté par un dollar fort
Vers 17H10 GMT (18H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 54,22 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,69 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril perdait 1,24 dollar à 43,42 dollars.
Les cours de l'or noir se sont affaissés jeudi, plombés par un dollar fort alors que le marché reste noyé sous le pétrole.
Un billet vert fort rend les actifs libellés en dollar plus onéreux pour les acheteurs munis d'autres devises.
La reprise de la hausse du dollar jeudi à encore une fois forcé les opérateurs de marché à reporter leur attention sur les fondamentaux baissiers du marché, renforcés par les statistiques sur les stocks de brut américains publiées mercredi, constatait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.Lors de la semaine achevée le 13 mars, les réserves de brut ont augmenté de 9,6 millions de barils, alors que les experts attendaient une progression de 4,4 millions de barils.
Les cours du pétrole avaient pourtant tenté un rebond mercredi, à l'issue de la réunion de la Fed, le dollar ayant un peu souffert de la décision de la Réserve fédérale de maintenir ses taux directeurs proches de zéro et de l'improbabilité d'une hausse lors de la prochaine réunion du comité monétaire en avril.
Les analystes de JBC Energy notaient que les opérateurs hésitaient à se positionner à court terme, à cause de l'incertitude qui règne sur les marchés, et préféraient investir sur des contrats à plus long terme car la visibilité concernant l'état de l'offre et de la demande est meilleure.
De nombreux analystes estiment en effet que le marché devrait débuter son rééquilibrage vers le deuxième semestre ou la fin de l'année 2015.
La baisse de l'offre provoquée par les chutes des cours ne va pas être significative avant la fin de l'année et la croissance de la demande ne va pas s'accélérer de manière importante avant fin 2015, soulignaient les analystes de JBC Energy.
Les négociations sur le programme nucléaire iranien, qui s'apprêtent à faire une pause pour le nouvel an iranien, continuaient de gêner les cours du Brent.
Placé sous l'égide de l'Union européenne (UE), le groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France, et Allemagne) s'est donné jusqu'au 31 mars pour sceller un règlement qui garantirait que l'Iran ne possèdera jamais la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions.
L'Iran et les pays du P5+1 ont fait des progrès. Les responsables américains et iraniens ont dit qu'ils avaient réussi à atteindre un accord sur des points techniques, notait Abhishek Deshpande de Natixis.
Un accord avec l'Iran et une levée de l'arsenal de sanctions économiques, y compris contre le secteur pétrolier, pourraient amener le pays à exporter autour d'un million de barils de plus par jour, alors que le marché du pétrole est déjà plombé par la surabondance d'offre.