Le pétrole baisse après les mises en garde de l'AIE
Vers 11H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 56,51 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 57 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 72 cents à 46,33 dollars.
Les cours du pétrole ont entamé une phase de stabilisation au mois de février grâce à combinaison de facteurs comme des températures plus froides dans l'hémisphère nord, des intempéries retardant les chargements en Irak ou au Koweït, ainsi des perturbations liées aux violences en Libye.
Mais l'Agence Internationale de l'énergie a prévenu vendredi que derrière la façade de la stabilité, la phase de rééquilibrage qui a été déclenchée par la chute des prix n'a pas encore fait son temps, et il est peut-être excessivement optimiste de s'attendre à ce que tout se déroule sans heurt.
L'agence a pointé du doigt la croissance de l'offre américaine qui n'a montré jusqu'à maintenant peu de signes de ralentissement et qui continue de défier les attentes.L'agence a également nourri les inquiétudes des marchés sur la capacité des réserves américaines à accueillir plus de pétrole brut.
La fin de la saison de maintenance des raffineries pourrait ralentir la croissance des stocks au deuxième trimestre 2015, mais cela ne va pas l'arrêter et les réserves pourraient bientôt atteindre leur limite de capacité, soulignait l'agence.
Les opérateurs de marché s'étaient montrés soucieux ces derniers temps vis-à-vis de la hausse des stocks à Cushing (Oklahoma, centre-sud des États-Unis) notamment car elle pourrait faire pression sur les prix du brut américain.
L'AIE a néanmoins légèrement relevé ses estimations pour la croissance de la demande mondiale de pétrole en 2015.
Les prévisions de croissance de la demande pour 2015 ont été relevées de 75.000 barils par jour (bj), (pour atteindre environ) 1 million de bj, portant la demande totale à 93,5 millions de bj, a souligné l'AIE.
Du côté de l'offre, l'AIE a très légèrement abaissé ses estimations pour la production des pays non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Elle prévoit 750.000 barils de plus par jour en 2015, contre une hausse de 800.000 bj prévue jusqu'ici, à 57,4 millions de barils par jour (mbj).
Celle de l'Opep devrait en revanche atteindre 29,5 mbj, soit 100.000 barils par jour de plus que la prévision précédente de l'agence. L'Opep a un plafond officiel de production de 30 mbj.
L'équilibre entre l'offre et la demande va se resserrer dans la deuxième partie de l'année, mais l'Iran demeure l'inconnue de l'équation, notait Olivier Jakob de Petromatrix.
Les puissances occidentales, qui ont imposé à l'Iran un arsenal de sanctions économiques, y compris contre le secteur pétrolier, sont engagées dans de difficiles négociations avec Téhéran pour le convaincre d'abandonner son programme nucléaire controversé.
Un accord avec l'Iran pourrait conduire le pays à exporter un million de barils de plus par jour, selon les experts de Commerzbank.