Le pétrole repart à la baisse plombé par la surabondance d'offre
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 57,03 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 51 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 61 cents à 47,56 dollars.
Les cours du Brent avaient obtenu un peu de répit jeudi avec les attaques de l'armée Irakienne sur la ville de Tikrit qui pèsent sur l'offre du pays.
Des milliers de soldats irakiens renforçaient jeudi le siège de Tikrit en attendant de mener l'assaut contre les quelques centaines de jihadistes du groupe État islamique (EI) qui y sont terrés.
Mais les prix de l'or noir sont repartis à la baisse vers 16h30 GMT, pâtissant toujours des facteurs baissiers qui ont fait dégringoler les cours du pétrole de 60% entre juin 2014 et janvier: une demande morose et une offre surabondante.La dernière fois qu'il y a eu un tel surplus d'offre remonte à 1986 et il fallut alors attendre près de 15 ans pour que les prix du baril de pétrole renouent durablement avec des niveaux plus élevés, expliquait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Bank.
Si l'histoire venait à se répéter, l'année 2014 marquerait seulement le début d'une baisse des prix qui aurait toutes les chances de s'éterniser pendant plusieurs années, ajoutait-il.
La hausse des stocks de Cushing (Oklahoma, centre-sud des États-Unis) lestait particulièrement les cours du WTI, ravivant les inquiétudes sur la capacité des réservoirs à accueillir plus de pétrole brut.
Les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud des États-Unis), qui servent de référence au WTI ont en effet de nouveau augmenté la semaine dernière, après un net ralentissement la semaine précédente, gagnant 2,3 millions de barils.
Pour les analystes de Citi, les stocks de Cushing, à 52 millions de barils, ne sont pas loin d'avoir atteint leur capacité maximale estimée entre 55 et 60 millions de barils.
Le fait que les stocks continuent de grimper et que la capacité maximale des réservoirs pourrait être atteinte est un facteur baissier pour le pétrole, expliquait-on chez Citi.
Du côté de la demande, l'approche du pic de maintenance des raffineries, prévu entre avril et mai, aux États-Unis, en Europe, Russie et en Asie lestaient également les cours, car de mauvaise augure pour la demande à court-terme, selon plusieurs analystes.
Néanmoins, le groupe suisse Vitol, le plus gros négociant en hydrocarbure au monde, a noté dans ses résultats publiés jeudi, que la demande devrait s'améliorer dans un futur proche car les perspectives économiques progressent et devraient être aidées par des prix de l'énergie moins onéreux.
Mais Vitol a aussi souligné que des incertitudes demeurent à la fois du côté de la demande et de l'offre.
Les risques géopolitiques continuent de jeter une ombre sur la production et la demande dans beaucoup de régions, et d'autres facteurs comme les incertitudes autour du coût marginal de production de pétrole de schiste aux États-Unis sont essentiels pour comprendre l'offre future, a ajouté Vitol.
cv/pb