Le pétrole se tasse à New York, assimilant des stocks américains prévisibles
Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril a perdu douze cents à 48,17 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), toujours sous le seuil des 50 dollars.
Le marché a plutôt bien résisté au rapport publié aujourd'hui par le Département de l'Energie sur les réserves américaines, a jugé Gene McGillian, de Tradition Energy.
Selon Washington, les réserves de brut ont monté de 4,5 millions de barils à 448,9 millions la semaine dernière, ce qui marque un nouveau record depuis 84 ans mais n'a pas surpris les analystes qui tablaient sur une progression de 4,6 millions.
Ce côté prévisible ne doit pas faire oublier qu'avec ce nouveau record de stocks, les conditions d'offre et de demande restent assez mauvaises pour le WTI, a cependant prévenu Gene McGillian.
La production américaine de brut a d'ailleurs aussi franchi un record, au moins depuis le début en 1983 des statistiques du DoE sur le sujet, à 9,366 millions de barils par jour (mbj) la semaine dernière.Si on prend un peu de recul, on voit que le marché continue de se consolider après avoir atteint ses plus bas niveaux depuis six ans en janvier, a-t-il ajouté. Ce qui l'a conduit là, c'est l'excès d'offre, et cela n'a pas changé pour le moment, a souligné Gene McGillian.
Les cours ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis juin, et le mouvement a notamment été accentué par la décision en novembre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de s'abstenir d'abaisser son plafond de production.
En dehors des interrogations sur l'offre, le marché pétrolier a été une nouvelle fois pénalisé mercredi par le dollar, qui continue à atteindre des sommets face à l'euro (et au yen, à la livre sterling, au real...), a rappelé Matt Smith, de Schneider Electric.
Le dollar, qui bénéficie de la pespective d'un resserrement de la politique monétaire américaine, affecte par sa force les échanges pétroliers, car ils sont libellés en billet vert et deviennent donc moins avantageux.