Le pétrole ouvre en baisse à New York, affaibli par la force du dollar
Vers 13H10 GMT, le cours du baril de light sweet crude pour livraison en avril perdait 83 cents à 49,17 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), repassant sous le seuil des 50 dollars qu'il avait tout juste atteint à la clôture de la veille.
Même s'il y a toujours des préoccupations sur une flambée des tensions géopolitiques, dont une apparente rupture du cessez-le-feu en Ukraine et les troubles en Libye, le dollar continue à se renforcer, ce qui fait pression sur les prix, a résumé Matt Smith, de Schneider Electric.
Comme les échanges pétroliers sont libellés en monnaie américaine, ils sont de moins en moins intéressants pour les investisseurs, au moment où le dollar se renforce et bénéficie d'un regain de spéculations sur un resserrement monétaire anticipé aux États-Unis.
Non seulement, le dollar est à son plus haut niveau depuis plus de onze ans face à l'euro, mais il se renforce aussi face à presque toutes les autres devises, comme la livre britannique ou le yen, a souligné Matt Smith.
Comme il y faisait allusion, le marché ne trouvait pas de soutien dans les affrontements persistants en Libye, sur lesquels s'était en partie construit le rebond des prix de l'or noir en févrierSelon la banque Goldman Sachs, ces combats, qui affectent les installations pétrolières du pays ne devraient plus beaucoup aider le marché, car les volumes de production sont si bas, que le risque d'une nouvelle baisse est limité.
Le cours du WTI new-yorkais résistait cependant mieux que celui du Brent, côté à Londres, qui perdait 1,55 dollar à 56,98 dollars.
La meilleure performance enregistrée depuis hier par le WTI peut s'expliquer par des chiffres (du fournisseur de données) Genscape, qui montre que les réserves ont peu augmenté la semaine dernière à Cushing, un terminal américain, ont rapporté les experts de Commerzbank.
Ce terminal, situé dans l'Oklahoma (sud), est très surveillé, car il sert de référence aux cours du WTI.
Il faudra que ces chiffres soient confirmés par ceux de l'American Petroleum Institute, fédération du secteur aux Etats-Unis, ce soir, et par le département de l'Energie, demain, car sinon le WTI va lui aussi se retrouver sous pression, ont néanmoins prévenu les experts de Commerzbank.
La semaine dernière, les chiffres du DoE ont fait état d'un bond hebdomadaire de plus de dix millions de barils des réserves américaines de brut, à leur plus haut niveau depuis 84 ans. Néanmoins, elles n'ont que faiblement augmenté, de quelque 500.000 barils, à Cushing même.