S&P abaisse la perspective de l'économie saoudienne après la chute des prix du pétrole
Mais en dépit du large déficit prévu dans le budget saoudien de 2015, l'agence a maintenu la note souveraine de l'Arabie ainsi que celles d'Abou Dhabi et du Qatar, en soulignant leurs finances très solides.
Compte tenu de sa forte dépendance au pétrole, la position financière de l'Arabie saoudite, peut s'affaiblir en raison du déclin des prix du brut, a souligné l'agence de notation dans un communiqué, en justifiant la perspective négative désormais attribuée à l'économie saoudienne.
En décembre, l'agence avait déjà changé la perspective de positive à stable, en citant les mêmes raisons.
Depuis, l'agence a abaissé ses projections pour le marché pétrolier mondial.
En décembre 2014, S&P avait prédit que le baril de Brent serait de 80 dollars en 2015 et de 85 dollars en 2015-18. Nous pensons maintenant que ce prix sera de 55 dollars en 2015 et de 70 dollars en 2015-18, estime désormais S&P.Contrairement à l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis devraient avoir un budget à l'équilibre en 2015 et S&P a maintenu sa note d'Abou Dhabi à AA/A-1+ avec perspective stable.
L'agence a indiqué s'attendre à ce qu'Abou Dhabi, qui détient 90% des réserves de pétrole des Emirats, garde une politique financière prudente et flexible.
Mais nous nous attendons à ce que les faiblesses structurelles et institutionnelles demeurent, a ajouté l'agence à propos d'Abou Dhabi.
L'émirat gazier du Qatar n'a pas encore publié son budget pour l'année en cours mais S&P a maintenu à AA/A-1+ la note de ce pays avec perspective stable.
Les petits producteurs et non-membres de l'Opep que sont Bahreïn et Oman, qui n'ont pas les réserves financières de leurs voisins, ont vu leurs notes respectives abaissées d'un cran. La note de Bahreïn a été abaissée de BBB/A-2 à BBB/A-3 et celle d'Oman de A-A/-1 à A-/A-2.
Les prix du pétrole ont baissé de plus de 50% en 2014 et se redressent difficilement depuis, en raison d'une faible croissance des économies des pays consommateurs et d'un marché en surproduction.
Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé en janvier que les six monarchies arabes du Golfe, le Koweït inclus, allaient cumuler un manque à gagner de 300 milliards de dollars cette année en raison de la baisse des prix du pétrole.