Le pétrole baisse, lesté par un regain de pessimisme concernant l'offre mondiale
Vers 11H15 GMT (12H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 57,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 78 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 35 cents à 49,65 dollars.
Les cours du Brent, la référence européenne du brut se sont de nouveau retrouvés sous pression, s'échangeant mardi à leur plus bas niveau en presque un mois, à 57,61 dollars le baril.
Beaucoup d'analystes avaient prévenu ces dernières semaines de la faiblesse des fondations sur lesquelles s'était construit le rebond des prix de l'or noir en février, comme les violences en Libye et des achats à bon compte, car les fondamentaux du marché n'ont pas radicalement changé.
Les cours avaient perdu entre mi-juin et mi-janvier près de 60% de leur valeur, lesté par une hausse de la production aux États-Unis, impulsée par le boom du pétrole de schiste, et le maintien par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de ses objectifs de production à 30 millions de barils par jour (mbj).La plupart des facteurs ayant supporté le Brent commencent à s'estomper, notaient les analystes de Energy Aspect.
L'offre impactée par les intempéries - comme en Irak ou au Koweït où les chargements de brut ont été retardés à cause d'une mauvaise météo en février - fait son retour sur les marchés.
Selon la banque d'affaires Goldman Sachs, la météo peu clémente, les violences et les sanctions ont retiré 885.000 barils par jours (bj) du marché en janvier/février par rapport au mois de décembre.
Et pour Goldman Sachs les combats qui se poursuivent en Libye et qui affectent les installations pétrolières du pays ne devraient plus beaucoup offrir de soutien aux prix du pétrole, car les volumes de production sont si bas, que le risque d'une nouvelle baisse est limité.
Du côté de la demande, les analystes d'Energy Aspect constataient que la période de maintenance des raffineries aux États-Unis, Europe, Russie et Asie, qui va atteindre son pic bientôt, devraient lester les cours du brut.
La capacité de raffinage (au niveau mondial, NDLR) mise hors-service pour maintenance va atteindre 5,7 millions de barils par jours en avril et 5 millions de mbj en mai, estimait-on chez Energy Aspect.
Un facteur qui pourrait particulièrement affecter la demande de brut venant de Chine, deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde après les États-Unis.
Les données statistiques préliminaires publiées par l'administration chinoise ont fait état d'une hausse de 11% des importations de brut en Chine en février par rapport à la même période l'année dernière, à 6,6 mbj.
Mais les achats de brut en Asie ont déjà commencé à baisser significativement, et le nombre de VLCC (Very Large Crude Carriers - la plus grosse catégorie de tankers pouvant transporter entre 1,9 et 2,2 millions de barils) est tombé à son plus bas niveau en cinq mois, précisait Energy Aspect.
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