Le pétrole se stabilise, aidé par la Libye
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 60,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 26 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdrait 12 cents à 51,41 dollars.
Même si les stocks de brut américains ont progressé deux fois et demi plus que prévu, les cours ont à peine bronché, notait Alastair McCaig, analyste chez IG.
Les cours de l'or noir se sont maintenus jeudi dans un marché ayant assez vite digéré la hausse surprise des stocks de brut américain annoncée la veille par le Département de l'Énergie (DoE).
Lors de la semaine achevée le 27 février, les réserves américaines de brut ont augmenté de 10,3 millions de barils, contre une hausse de 3,8 millions de barils estimée par les experts interrogés par l'agence Bloomberg News.Encore un rapport choc qui ne s'est pas traduit par une nouvelle faiblesse des cours, commentait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Le marché s'est en effet intéressé aux éléments haussiers du rapport du DoE, et notamment au fait que les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, sud) n'ont progressé que de 500.000 barils, marquant ainsi un net ralentissement.
Depuis plusieurs semaines, les experts s'inquiétaient du niveau élevé des réserves à Cushing, craignant qu'en raison du gonflement des stocks la capacité de stockage arrive à son maximum, ce qui aurait pour effet de lester les cours du WTI.
Par ailleurs, les perturbations sur l'offre de pétrole en Libye continuaient d'aider les cours jeudi.
Les stocks ont progressé aux États-Unis la semaine dernière, mais le Brent et le WTI n'ont pas vraiment bougé car la déclaration de force majeure en Libye et une amélioration saisonnière de la demande continuent de soutenir les prix pour le moment, notait Abhishek Deshpande de Natixis.
La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a déclaré mercredi l'état de force majeure dans 11 champs pétroliers du centre du pays après la multiplication des attaques contre les sites de cette région.
En invoquant cette clause, la Libye ne se trouve plus dans l'obligation de remplir sa part des contrats de livraison pour les 11 champs pétroliers de Al-Mabrouk, Al-Bahi, Al-Dahra, Al-Joufra, Tibesti, Al-Ghani, Al-Samah, Al-Baïda, Al-Waha, Al-Dafa, Al-Naqa.
La NOC a aussi menacé de fermer tous les champs et ports pétroliers si la sécurité ne s'améliorait pas sur les sites.
Le vide politique créé en Libye fait que la production du pays ne va certainement pas atteindre de sitôt les niveaux connus en 2012, à 1,5 million de barils par jours, soulignaient les analystes de PVM.
La production libyenne tournait autour des 400.000 barils par jour au début de la semaine, elle est probablement moindre maintenant que l'état de force majeure a été déclaré, ajoutaient-ils.