Le pétrole grimpe malgré la hausse des stocks américains, force majeure en Libye
Vers 11H30 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 61,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 59 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance avançait de 59 cents à 52,12 dollars.
Les cours de l'or noir se sont assez vite repris, une fois le choc de l'augmentation surprise des stocks de brut américains passé.
Selon le département de l'énergie (DoE) américain, lors de la semaine achevée le 27 février, les réserves de brut ont augmenté de 10,3 millions de barils à 444,4 millions.
Les experts interrogés par l'agence Bloomberg News ne s'attendaient, pour leur part, qu'à une progression de 3,8 millions de barils.Les statistiques du DoE suggèrent que les producteurs (américains) continuent de produire du pétrole sans répit, dans un marché déjà saturé d'or noir, notait Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com
Mais encore une fois, le marché a choisi de se focaliser sur les éléments relativement positifs ressortant des statistiques.
Encore un rapport choc qui ne s'est pas traduit par une nouvelle faiblesse des cours, commentait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Pour l'analyste, les opérateurs de marchés ont été réconfortés par le fait que la hausse des stocks de Cushing (Oklahoma, sud) ne s'est pas accélérée.
Les réserves du terminal pétrolier de Cushing, qui servent de référence au WTI, n'ont en effet progressé que de 500.000 barils, à 49,2 millions - marquant un net ralentissement.
Depuis plusieurs semaines, les experts s'inquiétaient du niveau élevé des réserves à Cushing, craignant qu'en raison du gonflement des stocks, la capacité de stockage arrive à son maximum, ce qui aurait pour effet de lester les cours du WTI.
Mais beaucoup d'analystes tentent de tempérer l'optimisme qui a gagné les marchés ces dernières semaines, soulignant que les fondamentaux du marché demeurent baissiers.
Ironiquement il semble que la baisse des prix du pétrole force les producteurs à augmenter leur offre pour arriver à des niveaux de revenus similaires à ceux d'avant la chute des cours. Si cette tendance continue les prix vont se trouver sous pression car la demande de brut reste relativement faible, commentait M. Razaqzada.
Mais la déclaration mercredi par la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) de l'état de force majeure dans 11 champs pétroliers du centre du pays après la multiplication des attaques contre les sites de cette région a soutenu les cours, renforçant l'incertitude autour d'une augmentation de l'offre libyenne sur les marchés.
La NOC a indiqué qu'elle était obligée de déclarer dans l'urgence l'état de force majeure sur 11 champs pétroliers: Al-Mabrouk, Al-Bahi, Al-Dahra, Al-Joufra, Tibesti, Al-Ghani, Al-Samah, Al-Baïda, Al-Waha, Al-Dafa, Al-Naqa et toutes les stations liées à ces champs.
Elle a aussi menacé de fermer tous les champs et ports pétroliers si la sécurité ne s'améliorait pas sur les sites.
Le vide politique créé en Libye fait que la production du pays ne va certainement pas atteindre les niveaux connus en 2012, à 1,5 millions de barils par jours de sitôt, soulignaient les analystes de PVM.
La production libyenne tournait autour des 400.000 barils par jour au début de la semaine, elle est probablement moindre maintenant que l'état de force majeure a été déclaré, ajoutaient-ils.