Le pétrole poursuit sa hausse malgré le gonflement des stocks américains
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril s'appréciait de 29 cents, à 51,82 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord prenait six cents, à 60,61 dollars.
Les chiffres hebdomadaires des réserves d'or noir aux Etats-Unis, premier consommateur mondial, ont révélé que les stocks lors de la semaine achevée le 27 février avaient augmenté de 10,3 millions de barils à 444,4 millions, restant ainsi à un niveau sans précédent depuis 84 ans.
Les experts interrogés par l'agence Bloomberg News n'attendaient qu'une progression de 3,8 millions.
En revanche les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, sud), qui servent de référence au WTI, n'ont progressé que de 500.000 barils, à 49,2 millions - marquant un net ralentissement.
La production américaine, à son plus haut niveau, devrait s'accélérer avec la remise en route de raffineries après la période annuelle de maintenance, poussant les prix à la baisse.En outre une grève dans trois grandes raffineries de Royal Dutch Shell serait sur le point de se terminer. Les 5.000 employés grévistes depuis le 1er février semblent retourner au travail à la faveur d'un accord sur les salaires et les conditions de travail, relevait Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures.
Au plan géopolitique, Sanjeev Gupta, responsable des hydrocarbures chez EY, a indiqué que le marché suivait les négociations entre les Etats-Unis et l'Iran, également producteur de pétrole, sur le programme nucléaire de Téhéran.
Toute information positive sur l'hypothèse d'une levée des sanctions (américaines contre l'Iran) entraîne les prix du Brent vers le bas, selon lui.
Le secrétaire d'État américain John Kerry a conclu mercredi en Suisse trois jours de négociations difficiles avec les Iraniens. Les prochains entretiens bilatéraux auront lieu le 15 mars, probablement à Genève.
Ces pourparlers doivent déboucher sur un règlement politique garantissant la nature pacifique et uniquement civile du programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions internationales.
Enfin en Libye, des gardes des installations pétrolières ont annoncé mardi que des islamistes radicaux s'étaient emparés des champs d'Al-Mabrouk et Al-Bahi situés à quelque 200 km au sud de Syrte (environ 500 km à l'est de Tripoli).
L'industrie pétrolière libyenne, autrefois lucrative, est durement affectée par l'anarchie dans le pays. Avant la révolte de 2011 qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi, la production s'élevait à plus de 1,5 million de barils par jour, représentant 95% des exportations du pays et 75% de ses revenus.
Elle est tombée à quelque 350.000 barils par jour en décembre.
Mercredi, le baril de light sweet crude avait terminé à 51,53 dollars, en hausse de 1,01 dollar. Le Brent avait clôturé à 60,55 dollars, en baisse de 47 cents.
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