Le pétrole baisse après une hausse surprise des stocks américains
Vers 17H30 GMT (18H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 60,39 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 63 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 34 cents à 50,18 dollars.
Selon le département de l'énergie (DoE) américain, lors de la semaine achevée le 27 février, les réserves de brut ont augmenté de 10,3 millions de barils à 444,4 millions. Les experts interrogés par l'agence Bloomberg News n'attendaient pour leur part qu'une progression de 3,8 millions.
A ce niveau, les stocks de brut américains se situent non seulement à un plus haut depuis 1982, date des premières publications hebdomadaires du DoE, mais signent aussi, sur la base de données mensuelles, un cinquième record consécutif depuis novembre 1930.
Les stocks de brut sont en hausse de 22,1% par rapport à la même période l'an dernier, a précisé le DoE.De leur côté, les stocks d'essence sont restés pratiquement stables, alors que les experts tablaient sur une baisse de 1,8 million de barils.
Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont pour leur part reculé de 1,7 million de barils, soit un peu moins que les 2,2 millions annoncés par les analystes.
Le marché s'attendait à une hausse mais l'ampleur de cette dernière a pris les opérateurs par surprise, pesant ainsi sur les cours du pétrole dans un marché lesté par la surabondance d'offre depuis la mi-juin.
On peut considérer qu'il s'agit d'une piqûre de rappel, l'excès d'offre est toujours là, notait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
La production américaine s'est établie à 9,324 millions de barils par jour (mbj), accélérant par rapport à la semaine précédente, et battant un nouveau record depuis 1983 au moins, lorsque le DoE a commencé à faire paraître ces statistiques.
Mais l'optimisme n'a pas complètement délaissé les marchés. Le ministre du Pétrole de l'Arabie saoudite s'est montré confiant, dans un discours donné à Berlin, à propos de la demande mondiale d'or noir, rapportaient plusieurs analystes.
Des signes de redémarrage économique apparaissent un peu partout dans le monde, y compris en zone euro, comme le souligne la tendance de long terme des PMI (indicateurs d'activité, ndlr) européens publiés ce matin, ajoutait M. Dembik.
Mais il reste dans ce marché beaucoup d'incertitudes et de signaux contradictoires, soulignait l'analyste qui s'attend à un regain de volatilité.