Le pétrole grimpe aidé par une baisse de l'offre américaine
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 58,36 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 56 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 1,55 dollar à 53,24 dollars.
Les cours du pétrole se stabilisaient, les actualités à tendances baissières et haussières s'équilibrant lundi, selon des analystes.
Le nombre de puits de forage pétrolier en activité a décliné de quelque 83 unités au cours de la semaine achevée vendredi, d'après le spécialiste du forage américain Baker Hughes. Quelque 199 plateformes ont déjà cessé leur activité en janvier, toujours selon Baker Hughes.
Cela correspond à une chute de 29% depuis la hausse record d'octobre 2014, le nombre total des puits de pétrole en activité atteignant 1.140, son plus bas niveau depuis décembre 2011, expliquaient les analystes de Commerzbank.A un moment où les stocks américains sont à leur maximum en un peu plus de 30 ans, cette réduction du nombre de plateformes était interprétée comme le signe encourageant d'un rééquilibrage futur de l'offre en réaction à la chute des cours du pétrole.
Mais l'offre continue d'excéder la demande et les ajustements des producteurs -des coupes budgétaires en passant par la baisse du nombre de plateformes- ne font pas disparaître la surabondance d'offre actuelle dans le marché, soulignaient les analystes de Barclays.
Ces derniers prévenaient d'ailleurs qu'en 2008-2009, le nombre de puits pétroliers était tombé précipitamment, mais que la production avait continué de grimper. Les cours du Brent avaient atteint en décembre 2008 36,58 dollars le baril.
Dans son rapport mensuel publié lundi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a néanmoins relevé que l'impact de la chute des prix commençait à se faire sentir sur les producteurs hors-Opep.
Mais la réduction de l'offre hors-Opep a poussé le cartel à relever ses propres estimations de production en 2015, de 430.000 barils par jour (b/j), à 29,21 millions de barils par jour (mbj).
Le cartel notait également que le marché restait structurellement excédentaire, avec un surplus de production de l'ordre de 1 mbj.
Du côté de la consommation, un ralentissement de la demande chinoise pourrait également tirer de nouveau les cours vers le bas.
D'après les analystes de Commerzbank, la demande chinoise de pétrole brut a baissé de 8% en janvier, par rapport au mois de décembre. La Chine est le deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde, après les États-Unis.
Le déséquilibre entre l'offre et la demande reste flagrant (...). Les chiffres chinois de ce matin ont ainsi confirmé que l'année 2015 ne devrait pas être l'année de la reprise tant espérée par certains, constatait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Bank.
Pour l'analyste, le rebond des cours aurait plus à voir avec la spéculation, qui devrait d'ailleurs se réduire significativement à l'approche du seuil psychologique des 60 dollars.
Un cours plancher se dessine pour le brut, mais le problème est que le pétrole n'arrive pas à passer la barre des 60 dollars, et les opérateurs de marché doivent s'attendre à ce que les cours tournent autour de ce niveau dans un futur proche, renchérissait David Madden, analyste chez IG.