Le brut sans direction, marché peu animé avant un week-end prolongé
Vers 10h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s'échangeait à 114,99 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 6 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 29 cents à 100,52 dollars.
Les cours du baril hésitaient dans un marché nerveux et sans volume à l'approche d'un long week-end, les places new-yorkaise et londonienne étant fermées lundi en raison d'un jour férié.
"On continue d'enregistrer un volume d'échanges anémique, alors que le marché reste suspendu au dollar et sensible aux indicateurs macroéconomiques", résumait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Le dollar, plombé par des indicateurs américains décevants publiés jeudi, se repliait vendredi face à l'euro, un affaiblissement propre à rendre plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs détenant d'autres devises.
Les prix du pétrole avaient connu jeudi une séance hésitante, terminant en baisse de plus de 1 dollar à New York mais en hausse de 12 cents à Londres, dans un marché agité par de nouveaux signes de faiblesse de l'économie américaine.
"Le WTI a perdu encore un peu plus de terrain, sous la pression des chiffres du Produit intérieur brut (PIB) américain pour le premier trimestre", qui ont confirmé un ralentissement de la croissance de la première économie mondiale, relevait M. Kryuchenkov.
Les nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis sont quant à elles reparties à la hausse lors de la troisième semaine de mai, autre signal décevant pour la demande énergétique du pays, premier consommateur de brut dans le monde.
"La consommation pétrolière américaine continue de reculer" alors que "ce week-end marque traditionnellement le début de la saison estivale des grands déplacements en voiture" aux Etats-Unis, soulignait l'analyste de VTB Capital.
Les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), publiés mercredi, avaient renforcé la prudence des opérateurs, en faisant état d'une forte augmentation des stocks d'essence et de brut du pays la semaine dernière, ainsi que de chiffres mitigés de la demande.
"Etant donné l'incertitude et la volatilité qui dominent en ce moment le marché du pétrole, l'attention des investisseurs se tourne de plus en plus vers l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui se réunit le 8 juin" à Vienne, notaient les analystes de JBC Energy.
Selon eux, les membres du cartel pourraient de nouveau s'orienter vers un statu quo, "alors que plusieurs des principaux ministres (des pays de l'OPEP) ont fait savoir qu'ils ne jugeaient pas nécessaire de modifier" leurs niveaux de production.