Le prix du pétrole s'équilibrera entre 50 et 70 dollars le baril en 2015
On peut estimer que le prix d'équilibre en 2015 pour éliminer les excédents est situé entre 50 et 70 dollars par baril, a déclaré le président de l'IFP Energies nouvelles, Olivier Appert, lors d'une conférence de presse.
Les prix de l'or noir ont plongé de 60% depuis juin dernier, en raison d'une demande faible dans une économie mondiale atone, face à une offre abondante alimentée par la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, sur fond d'indifférence des marchés aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient.
L'IFP EN n'exclut toutefois pas que les cours continuent à évoluer plus bas que la fourchette évoquée, du moins à court terme.
La baisse des prix n'a pas d'impact significatif sur la demande à court terme: il est nécessaire d'attendre quelques mois que la demande réagisse à la baisse des prix. Deuxième point, l'ajustement de la production n'est pas non plus immédiat et tant que le prix est supérieur au coût opératoire, la production continue à son niveau maximum, a expliqué M. Appert.
Cette dégringolade des prix pèse lourdement sur les comptes des pays producteurs et des compagnies pétrolières et gazières, qui devraient réduire de 10 à 20% leurs investissements en exploration-production cette année, selon l'IFP EN.Aux Etats-Unis, où le coût de production du pétrole de schiste est plus élevé, la baisse des investissements pourraient même atteindre 20 à 40%.
Les signes de la baisse des investissements sont déjà visibles sur l'activité de forage, a indiqué M. Appert. Mais cela aurait pour seul effet de freiner l'essor de la production de pétrole de schiste et de la maintenir à son niveau actuel, de 4,2 à 4,9 millions de barils par jour.
Les gagnants de cette situation sont les pays consommateurs, qui voient leur facture pétrolière et gazière s'alléger.
La baisse est estimée à plus de 16% pour la France en 2014 par rapport à 2013 et pourrait, avec un prix moyen du brut à 60 dollars, baisser de 28% supplémentaires en année pleine en 2015. C'est 15 milliards (d'euros) en moins, soit 0,7% du PIB, a souligné M. Appert, en évoquant un coup de pouce non négligeable à la croissance.